«Etre libre, c'est participer à la prise de décision» En marge de la conférence de presse donnée par M. Martin Day à propos des derniers évènements survenus dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, une interview a été recueillie au sujet de la nature des relations futures entre la Tunisie et le Royaume Uni, ainsi que sur le rôle réel que doit jouer les différents médias dans la région
Pouvez-vous nous décrire la relation entre les deux pays avant et après le 14 janvier 2011? Avant la Révolution Tunisienne, notre relation avec la Tunisie est basée seulement sur les intérêts. Par contre après le 14 janvier, la relation s'approfondit pour se baser non seulement sur les intérêts mais aussi sur des valeurs d'humanité. En effet, le peuple tunisien a agi en symbiose avec des valeurs humaines, lors de sa révolution. Il a fait chuter un régime pour avoir sa liberté et ses droits. Ces demandes sont naturelles et humaines. Elles constituent des droits et non pas des acquis. Dans ce cas, la Grande Bretagne est parfaitement fière de participer à cette révolution pour être en harmonie avec le peuple tunisien. Etre libre, avoir une dignité, participer à la prise de décision, profiter et pratiquer les droits humains sans aucune pression sont de nobles principes que tout le monde doit avoir.
Pourquoi n'avez-vous pas essayé d'approfondir cette relation durant l'ancien régime? Généralement, la Grande Bretagne a une bonne relation avec le monde arabe et avec le reste du monde, mais il faut bien reconnaître que la Grande Bretagne ne s'immisce plus et ne s'occupe plus des affaires intérieures d'un pays. Moi je vois que la Révolution Tunisienne est un moment historique, un tournant dans la nature des relations entre les deux pays. Souvent on ne s'occupe d'un pays qu'en ayant des intérêts, mais à partir de maintenant, notre relation va dans le bon chemin.
Vous avez déjà dit, au cours de la conférence de presse, que les relations entre les médias et le gouvernement doivent être équilibrées, que voulez-vous dire par «équilibre»? Les relations entre les médias et le gouvernement doivent être toujours libres et productives. Lorsque je dis en équilibre avec le gouvernement celui exprime l'obligation d'avoir et de pratiquer une presse constructive et non destructrice. Les médias sont une responsabilité honorable, du plus le futur gouvernement tunisien doit consolider et encourager les médias sans avoir à les influencer pour des buts personnels. En réalité il n'y a pas une absolue liberté. Cela n'existe plus. Mais il faut avoir «a pair work» entre les deux autorités. Un gouvernement correct avec une presse libre est un bénéfice mutuel. Les Tunisiens doivent choisir les lois et les législations sur lesquelles la Tunisie s'appuiera. De leur position, les médias doivent jouer le rôle d'un intermédiaire pour soutenir le peuple et l'aider à obtenir ces demandes. Le gouvernement, aussi doit respecter la volonté de son peuple et de ses médias.