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La Tunisie de l'après révolution: Quel avenir pour les grands projets?
Publié dans L'expert le 25 - 03 - 2011


Quel avenir pour les grands projets?

● Un investisseur émirati a même donné deux villas à Dubaï en guise de commission pour Leïla Trabelsi, contre la réalisation d'un des grands projets annoncés
● Avec la révolution du 14 Janvier, la commission supérieure des grands projets a été dissoute. Aujourd'hui c'est la FIPA qui a pris en charge la gestion des tous ces grands projets


Que l'on veuille ou non, la révolution du 14 Janvier a instauré un nouveau climat et a mis de nouvelles bases, diamétralement opposées à ce qui existait sous l'ancien régime. Les grands projets annoncés de temps à autres à coups de maquettes et conférences de presse à l'américaine, étaient de la poudre aux yeux pour dire que la Tunisie bénéficie de la confiance des grands investisseurs, et qu'elle va se métamorphoser. Ce sont surtout des projets immobiliers et touristiques, par des investisseurs des pays du Golfe et quelques Chinois et Italiens. Certains de ces projets ont été annulés ou retardés à cause de la crise financière de septembre 2008, ceux qui ont résisté et ont été maintenus enregistrent des retards d'exécution. Après la révolution, qu'en est-t-il de ces grands projets, sur lesquels on a beaucoup compté pour l'emploi et la croissance?

Les marchands de rêve
On a beau rêvé des grands projets résidentiels et touristiques en Tunisie, qui vont nous propulser parmi les pays les plus développés. Plusieurs investisseurs du Golfe ou Chinois et Italiens se sont rués vers la Tunisie durant les 6 dernières années, avec des projets immobiliers pharamineux. On nous a promis des centaines de millions de dinars en devises, de l'emploi pour tout le monde, du travail pour plusieurs sociétés et prestataires de service, et des points importants pour la croissance de l'économie tunisienne. Les montants de ces projets, qui s'étalaient sur des années, étaient très importants:
· Le projet de Sama Doubaï «La porte de la méditerranée»: le coût de ce projet était estimé à 25 milliards de dollars. Le projet créera des emplois directs et indirects durant la phase de construction, et plus de 350.000 emplois une fois le projet finalisé.
· La station touristique du Qatari Diar à Tozeur: s'étale sur une superficie de 40Hectares et avec un coût estimé de 70 à 80 Millions de dollars. Ce projet comprendra 60 suites de luxe, des centres de soins et spa, un terrain de tennis et des restaurants, boutiques, salles de conférence, un théâtre romain et une tente arabe.
· Le port financier du Gulf Finance House: il englobera des centres de transaction, des entreprises, des banques, des centres urbains, des universités et des écoles, ainsi que des unités hôtelières. Il englobera, également, parmi ses composantes une marina, un golf et un stade. Le projet permettrait la création de plus de 16.000 nouveaux postes d'emploi pour les jeunes Tunisiens. La première phase de ce projet a été prévue pour démarrer en décembre 2010.
· Tunis Sport City du groupe Boukhater: l'enveloppe de l'investissement global pour ce projet est estimée à près de 5 milliards de dollars, pour construire une des plus grandes cités sportives dans la région, sur une superficie de près 257 hectares aux Berges du Lac. La cité sportive englobe, entre autres, la réalisation de 9 académies sportives, trois clubs de golf, un complexe commercial, et près de 10.000 logements. Le projet devrait créer quelque 40.000 nouveaux postes d'emploi.
· Investissement chinois à El Haouaria: un homme d'affaires chinois, David Chow, compte investir dans un méga-projet touristique, récréatif et de logements dans la région d'El Haouaria, sur une superficie de 2000 ha.
· Projet immobilier à Tabarka: le groupe immobilier italien Preatoni va investir 22 milliards $ dans un projet touristique de grand standing à Tabarka. Ce projet sera réalisé pendant 12 ans. Il sera composé de plusieurs marinas, d'espaces de loisirs, de restaurants et d'hôtels le long des côtes de Tabarka. 10.000 postes d'emplois devraient être créés.
· Le projet d'Emaar City, à Hergla: le coût du projet est de 1.8 milliards de dollars, qui s'étale sur 380 ha du coté de Hergla.
· Bled El Ward à Ariana: Al Maabar International Investments Company avait annoncé le lancement de son nouveau projet, le plus grand sur le continent africain, Bled El Ward, implanté sur les rivages nord de la capitale, de la Sebkha Ariana jusqu'aux côtes de Raoued. Le projet s'étend sur 5.000 ha et ses investissements sont estimés à 10 milliards de dollars. Il devrait créer entre 8.000 et 10.000 emplois.
Il est malheureux de signaler que la majorité de ces projets, pour ne pas dire tous, n'ont pas encore démarré, ou sont restés au niveau des maquettes. En l'absence de confirmation ou de communiqués de la part des porteurs de ces projets, ni de la part du gouvernement, le flou persiste sur leur sort et des centaines de hectares qui y sont réservées. Le plus important à signaler est que ces projets étaient annoncés et conclus dans des conditions floues et parfois douteuses.

La boite noire des grands projets
Tous ces grands projets étaient gérés par une commission nationale des grands projets, et présidée par Monsieur Foued Daghfous. Cette commission était rattachée directement à la présidence de la République. C'était une boite noire dans laquelle se mijotent toutes les affaires et les commissions pour la réalisation de ces projets. La réalisation de ces projets était officialisée par des conventions entre le gouvernement tunisien et l'investisseur, et qui sont votés par le parlement.
Avec ces conventions le gouvernement met à la disposition de ces investisseurs des centaines d'hectares de terrains pour la réalisation de projets immobiliers. Des terrains achetés au dinar symbolique, pour ensuite être vendus pour des milliers de dinars.
Des rumeurs font savoir que des commissions ont été payées pour certaines personnes influentes de l'ancien régime, et même à la femme et au président de la République, pour l'obtention de l'accord pour la réalisation de ces projets. Un investisseur émirati a même donné deux villas à Dubaï en guise de commission pour Leïla Trabelsi, contre la réalisation d'un des grands projets annoncés.

La révolution impose une nouvelle réalité
Avec la révolution du 14 Janvier, la commission supérieure des grands projets a été dissoute. Aujourd'hui c'est la FIPA qui a pris en charge la gestion des tous ces grands projets.
Ce qui est sûr jusqu'à présent est que le projet de Sama Dubaï a été annulé depuis 2 ans déjà, celui du Qatari Diar, est en cours d'annulation, celui d'Emaar City à Hergla n'est pas sorti de la terre et semble annulé.
Les autres connaissent des retards d'exécution, mais il n'existe pas d'annulation officielle de la part de leur porteur ou du gouvernement. Le seul projet qui a commencé récemment et avec beaucoup de retard, est celui de Tunis Sport City du groupe Boukhater. Quelques travaux d'aménagement et de terrassement ont commencé, et un grand effort de commercialisation est déjà entamé. Aux dernières nouvelles la société gérante a licencié plusieurs de ces commerciaux, ce qui témoigne des difficultés pour l'exécution de la première phase de ce grand projet au Lac de Tunis. Selon le nouveau PDG de la FIPA, monsieur Noureddine Zekri, le groupe Boukhater ne va pas renoncer à son projet, puisqu'il a déjà dépensé plus de 200 millions de dinars dans les premiers travaux. Sur terrain, les machines sont à l'arrêt.
Le flou sur ces grands projets doit être dissipé, car les Tunisiens de l'après 14 janvier, ont le droit de savoir. L'importance de ces projets au niveau financier et au niveau de l'emploi, ainsi que les engagements pris par le gouvernement tunisien, exigent plus de transparence sur l'issue de ces projets. Pour les investisseurs qui affirment le maintien de leurs projets, un grand effort de clarification et de visibilité doit leur être accordé, pour les tranquilliser sur le futur de leurs projets.


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