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Des chiffres et des êtres :Vers quoi entreprendre ?
Publié dans L'expert le 01 - 12 - 2008

A l'heure actuelle, l'entrepreneuriat n'est pas une réponse en soi... Car, en s'appuyant sur l'affirmation théorique majeure d'une certaine économie, considérer que la responsabilité sociale de l'entreprise consiste exclusivement dans son profit : (décider de se lancer dans l'industrie du sexe, dans le trafic de stupéfiants, ou encore dans celui d'armes...) : ces secteurs assurément rapportent énormément, et sont fort profitables. Mais ceci il ne s'agit pas de l'entrepreneuriat.. Autrement dit, il faut s'interroger sur les fins de l'entreprise que l'on crée !!.
le seul entrepreneuriat souhaitable concerne par exemple le commerce équitable, l'économie des microcrédits, ou l'économie des nouvelles énergies... Evidemment, ces initiatives et recherches à la fois scientifiques, techniques et entrepreneuriales sont par excellence les bienvenues dans un monde fortement bousculé sur le plan de l'environnement naturel et social. Mais l'entrepreneuriat en tant que tel, indépendamment d'un entrepreneuriat qui se consacrerait aux secteurs pour le moins interlopes évoqués il y a un instant, comme capacité de création d'entreprise, est d'emblée impliqué dans une dynamique, disons, pour se conformer aux modes contemporaines, citoyenne. Voici pourquoi.
La création d'une structure qui porte un projet entrepreneurial s'inscrit nécessairement dans un réseau de production et d'échange préexistant ou émergeant, qu'elle contribue en retour à façonner. Or, la totalité de la vie humaine est spontanément collective. Bien sûr, comme l'affirme la pensée politique moderne, l'humanité est constituée d'individus libres, égaux entre eux et calculateurs, qui constituent ce qu'il a été longtemps convenu d'appeler la société civile. Mais cette même humanité n'a strictement jamais, si ce n'est dans les utopies des philosophes politiques, présenté l'aspect de la juxtaposition neutre de tels individus isolés et égoïstes. Pour le dire autrement, la réalité humaine, quand bien même constituée d'individus indépendants les uns des autres et poursuivant leurs propres intérêts particuliers, est jusqu'à nouvel ordre à tout le moins biotechnologique, constituée de collectifs, ne serait-ce que les collectifs structurés par les héritages biologiques qui s'appelaient en d'autres temps « familles », puis se complexifiaient et s'agrandissaient en « clans », en « cités », en « nations », etc. Que les liens biologiques façonnent ou non désormais, de manière déterminante, les liens sociaux - ce qui devient évidemment de moins en moins vrai -, l'humanité garde trace et nécessité, dans le développement des dynamiques qui la font évoluer, de la relation et non de l'individu comme fondement de la vie collective réelle. Même médiatisée par Internet, la relation est essentielle à l'humanité, et c'est ce à quoi contribue, de manière déterminante, la dynamique de l'entrepreneuriat.
Créer son entreprise, en effet, induit immédiatement de s'impliquer dans une économie des relations, qui est d'ailleurs de moins en moins une économie des objets, mais devient, au travers même de ceux-ci, une économie des services. La création d'entreprise implique nécessairement d'instituer, à petite échelle d'abord, mais de manière irréductible, un petit « monde » qui peut d'ailleurs d'emblée être totalement international, avec son ensemble de pratiques, de liens entre droits, devoirs et conditions, de respect de certaines règles, que ces règles concernent les règles de conquête des marchés, de la gestion interne des ressources humaines, ou de la santé économique et financière de la structure créée. En conséquence, l'entrepreneuriat est une entreprise de salut public, au sens où l'entrepreneuriat active spontanément tout un monde, ouvre des horizons de production, d'échange, d'interrogation, voire de législation, nouveaux, contribue à façonner d'une manière ou d'une autre un paysage économique sinon immobilisé dans le dessein dessiné des organisations dominantes.
En ce sens, l'une des responsabilités fondamentales d'un Etat sain est de soutenir l'entrepreneuriat, de favoriser la création d'entreprise, d'autoriser une certaine marge de manoeuvre dans la prise de risque économique et financier.
Il convient évidemment de protéger les entrepreneurs contre eux-mêmes, car l'élan innovateur et créatif est parfois très largement plus puissant que la capacité d'anticipation des risques d'une entreprise quelconque. Autrement dit, il convient de border la capacité d'entreprendre, pour éviter aux entrepreneurs excessivement enthousiastes et peu prudents de courir à l'échec sans aucune vigilance. De ce point de vue, une politique publique de soutien à l'entreprise privée est nécessaire, qui à la fois soutient et contribue à préserver, autant que faire se peut, les frontières du possible en innovation et création d'entreprise. Certains Etats souffrent ainsi de trop de liberté, comme d'autres de trop de contraintes dans la marge de manoeuvre dont disposent les individus pour se lancer dans leurs projets. Cet aspect de la difficulté d'une économie politique, à la fois favorable à la création d'entreprise et protectrice de citoyens encore excessivement novices dans l'effort de se lancer vers leur autonomie, ouvre les portes à une réflexion d'ensemble sur la capacité d'une économie à offrir des conditions d'employabilité à celles et ceux qui, au terme d'un essai, échouent. Certains pays, certaines législations, sont plus ou moins favorables à l'atterrissage, après essai de s'autonomiser économiquement, des audacieux et malchanceux entrepreneurs. Tel n'est pas cependant l'objet immédiat de notre thèse. Le point central, ici, est qu'il est indispensable, pour qu'une économie vive et ait de l'avenir, de libérer de l'espace, et l'espace nécessaire, à l'entrepreneuriat, considéré comme l'un des aspects par excellence d'une économie innovante, riche de potentiel et de renouvellement. Autrement dit, utile socialement tout autant.


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