Dali Najeh : Il est évident que parmi les problématiques les plus discutées actuellement dans le domaine de l'environnement c'est la question du climat. Des milliers de rapports et annonces faites par les organisations internationales, par les ONG ainsi que par les écologistes notent l'urgence de mettre en œuvre immédiatement des obligations contraignantes aux pays pollueurs pour arrêter le réchauffement climatique, dont les causes majeures sont associées à l'émission des gaz à effet de serre due en particulier à l'utilisation abusive de l'énergie fossile dont le pétrole. Mais semble-t-il, la tête des hommes politiques est ailleurs. Ils sont occupés par la récession économique et les élections présidentielles. Pouvoir d'argent et pouvoir politique.
Car, d'après Najeh Dali, la question du climat pour eux se résume dans quels points : coûts-indécences sur le ralentissement de l'industrie-énergie-économie. D'ailleurs l'échec du sommet sur le climat qui a eu à Durban, en Afrique du Sud, en décembre dernier a été en grande partie due à l'opposition de certains pays riches comme les Etats Unies d'Amérique, le Canada… pour trouver un nouveau compris en ce qui concerne le protocole de Kyoto qui fixe les engagements du pays en matière de quotas d'émission des gaz à effet de serre.
Pour la tenue du prochain sommet, au second jour du sommet de Durban, en Afrique du Sud, la responsable des Nations Unies pour le climat, Christiana Figueres, a annoncé que le Qatar accueillera la prochaine conférence sur les changements climatiques, la COP 18, du 26 novembre au 7 décembre 2012. Doha l'emporte ainsi sur la Corée du Sud, elle aussi candidate au sein du groupe Asie pour recevoir le prochain grand sommet onusien. Cette décision a surpris tant les présents au sommet de Durban et plusieurs réactions ont été enregistrées depuis cette annonce. Parmi les Etats qui sont poignés du doigt comme pays responsables du réchauffement climatique, c'est bien le Qatar. En effet, le Qatar, avec seulement 1,67 million de têtes, exporte d'énormes quantités de pétrole, possède d'immenses réserves de gaz naturel, et détient le triste record du maximum d'émissions de CO2 par habitant : 53,4 tonnes selon les données de l'organisation des nations unies (ONU).
Déjà en 2008, le Qatar produit soit trois fois plus de gaz à effet de serre qu'un Américain (17,5 t), dix fois plus qu'un Chinois (5,2 t) et 36 fois plus qu'un Indien (1,4 t). En parcourant les réactions des medias et des spécialistes du climat, Najeh Dali a noté que la majorité des intéressés par ces questions trouvent que les justifications qui ont été avancées pour ce choix sont très maigres. Ils trouvent que la raison de ce choix en réalité plutôt à chercher du côté des pétrodollars. "On est face à des considérations financières et diplomatiques et non écologiques, assure un expert du climat, présent à Durban. Le Qatar a fait du lobbying actif pour accueillir le sommet. C'est un pays qui a de grosses capacités financières et de grosses liquidités. Il peut se payer une COP en plus d'une équipe de foot."
Mais dans un autre coté ce choix pourrait faire l'affaire des opposants du protocole du Kyoto à l'instar des Etats Unies D'Amériques. Car pour Najeh Dali, même si Barak Obama est pour la cause environnementale, il pourrait ne pas faire face au congrès, à cause des prochaines élections. Quant à lui Nicolas Sarkozy, à cause des critiques actuelles sur sa politique sur le nucléaire, et comme cette période coïncide avec l'approche des élections en France, au contraire, il fera tout pour se montrer devant tout le monde et en particulier les français comme étant un leader dans la diplomatie internationale pour faire avancer les négociations et aboutir à un résultat, si maigre qu'il soit. Pour justifier ce choix, Christiana Figueres a affirmé que le Qatar veut faire des efforts afin de lutter contre la pollution.
En effet, Doha aurait promis de réduire ses émissions et signifié son intention d'aider les pays en développement, et notamment les petits Etats insulaires, à s'adapter aux effets du changement climatique, tels que les sécheresses ou inondations. Juste en espérant à Qatar de réussir ce sommet et trouver des solutions pour aider les pauvres, Najah Dali présente l'opinion de son ami, Pierre Radanne, spécialiste des questions énergétiques et des négociations climatiques "La conférence de 2012 ne sera pas la plus importante en termes d'enjeux. Il ne s'agira pas d'un moment clé de la négociation où le choix du pays hôte joue un rôle déterminant." La Chine et les Etats-Unis, tout aussi mauvais élèves en termes d'émissions, devraient peut-être envisager de postuler. Najeh Dali