L'affaire Bir Ali Ben Khalifa qui a dévoilé l'existence d'un plan fomenté par un groupe terroriste islamique visant à établir un Emirat islamique en Tunisie, semble être plus complexe qu'un simple incident au cours duquel a été déjoué un complot contre le pays. En effet, selon des informations exclusives obtenues par TunisieNumerique, il s'agirait d'une menace sérieuse et grave qui plane sur le pays en raison de plusieurs informations relatives aux bases arrières et à la logistique dont bénéficieraient ces terroristes. Deux camps d'entraînement en Libye Si Ali Laarayedh ministre de l'Intérieur a révélé, au cours de la conférence de presse tenue le 13 février 2012, des liens étroits entre la Libye et ce groupe terroriste arrêté en Tunisie, il n'a pas par contre dévoilé l'existence de toute une chaîne intégrée en Libye œuvrant à fournir des armes à ce groupe islamiste tunisien pour les stocker dans le pays. Les informations fournies par les sources de TunisieNumerique indiquent l'existence de deux camps d'entraînement en Libye: l'un à Benghazi destiné à initier les combattants terroristes à l'art du combat et l'autre à Syrte (ville natale du colonel Mouammar Kadhafi) utilisé pour enseigner le maniement des explosifs. La cellule terroriste qui a été démantelée en Tunisie appartient à un groupe jihadiste dont l'objectif est d'entraîner des combattants et de déclarer le Jihad pour établir un Emirat islamique dans le pays. Toujours selon nos sources, cette cellule est en étroite relation avec le Groupe Islamique Libyen de Combat, un groupe jihadiste qui a activement participé à la guerre en Libye et au renversement du régime de Kadhafi et auparavant, avait participé au conflit en Afghanistan et en Irak. Au cours des affrontements de Bir Ali Ben Khalifa qui ont opposé, début février 2012 les éléments de la sécurité, de la garde nationale et de l'armée tunisienne à ce groupe de terroristes, quelque 15 personnes ont été arrêtées alors que plus de 25 Kalachnikov et 55 mille dollars en liquide ont été trouvés dans la maison du frère d'un terroriste tué durant ces affrontements. Une situation inextricable pour la Tunisie Toutefois, le problème qui se pose est que cette cellule a des rapports intimes avec les “thowars” révolutionnaires libyens ce qui représente une grande équation à plusieurs inconnues pour les autorités tunisiennes étant donné que les anciens rebelles libyens ne sont pas assujettis à l'autorité du Conseil national libyen de transition ni au gouvernement . Cette réalité fait que le pouvoir en Tunisie ne sait pas avec qui traiter et les problèmes qui secouent actuellement le poste frontalier de Ras Jedir du côté libyen sont une preuve irréfutable de ce chaos qui règne aux frontières sud-est du pays. Ainsi , la vigilance est de mise pour pouvoir prévenir toute surprise et éviter le pire. Avec un pays frappé par l'instabilité et où les armes circulent sans restriction, les risques d'embrasement de la région sont réels.