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Salade tunisienne & Révolution du persil
Publié dans Tunisie Numérique le 01 - 03 - 2013

Après la révolution du jasmin, la transition de cactus et le navet gouvernemental, voilà que les plantureux jardins de la république bruissent d'un autre soulèvement couleur persil dans le potager médiatique. Comme quoi, depuis le 14 Janvier 2011, la symbolique n'épouse que des formes végétales. En effet, l'engouement constaté à s'arracher les bottes de persil sur l'étal de la chaîne militante « El Hiwar » montre que les tunisiens ont bien répondu à l'appel légumineux, exprimant, haut et fort, leur attachement à la liberté de la presse, coupant le pont aux gros poivrons apprentis despotes dans leurs manœuvres d'étouffer cette chaîne. Et voilà comment le persil devient porte-drapeau d'une guerre de survie et rempart contre les velléités d'assujettissement!
Plein dans le mille ! Les légumiers de « El Hiwar » ont vendu cinq fois plus de persil qu'ils n'en espéraient, à la frétillante surprise de notre bon vieux Tahar Ben Hassine. Rouge de ravissement comme une tomate, il n'arrête pas d'en faire encore des choux gras, à juste titre d'ailleurs. Aux dernières nouvelles, Tahar Ben Hassine planche sur l'idée de mettre en place, à travers la république, des Ligues pour la Protection du Persil. Un seul couac : la crainte que le fantasque avocat, Fethi Layouni, toujours prompt à faire un gros foin d'une simple pelure, ne traduise « El Hiwar » en justice pour modification illicite de la nature de travail et, notamment, pour vente abusive de persil, à un prix nettement au-delà de la fourchette homologuée. La perspective de planter encore une fois, la énième fois, ses petits choux allèche ses babines et pousse, sous son crane dégarni, comme une asperge. Le bougre, il en a le melon.
Les carottes sont bien cuites pour les frustes stratèges de la tristement célèbre tactique de « tarissement des sources », chère à Ben Ali de sinistre mémoire. C'est fou comment les grosses légumes de la dictature rampante apprennent, vite et bien, les sinistres combines du régime déchu. L'insondable « Syndrome de Stockholm » épluche encore les patates de leur esprit. Ils ont fait chou blanc, l'initiative originale de » El Hiwar » témoignant de la maturité et de la conscience des tunisiens, rompus à l'art de séparer le bon grain de l'ivraie et de s'en tenir uniquement à leur bonne vieille salade tunisienne dont la recette a traversé les époques et les générations sans perdre son goût épicé ni ses vertus condimentaires et diététiques.
La conviction et l'empressement des tunisiens à élever le persil au rang de message, de symbole et de fer de lance pourraient-ils augurer la fin des haricots, étuver la betterave médiatique de son jus préjudiciable et de mettre un peu plus de piment de justice et d'équilibre dans la sauce audio-visuelle. Il est important d'en tirer les conclusions et d'assainir définitivement le paysage. Continuer à traiter les médias derrière le prisme partisan et à en asphyxier les plus virulents, sous l'injonction » mêle-toi de tes oignons« , endommage la plante démocratique dont les tunisiens ont alimentée les racines et la tige de leur sang et de leurs larmes. Dans ce contexte de transition, s'entêter à faire le poireau, au beau milieu du processus, au mépris des objectifs de la révolution, est une forme de mépris à l'égard du peuple et de ses sacrifices.
Que certains cornichons de la politique qui se reconnaîtront cessent de nous raconter des salades. Idiots utiles toujours complaisants avec les feuilles de chou mais farouches adversaires des quelques organes militants qui se démènent vaillamment pour mettre du beurre dans les épinards médiatiques. A ce titre, que reproche-t-on à un agitateur de conscience et un soldat de la première heure tel Tahar Ben Hassine ? Peut-être sa ligne éditoriale contre l'obscurantisme, son combat instinctif pour la liberté d'expression et de presse, à moins que ce soit tout bonnement sa position tranchée contre le parti Ennahdha et notamment son leader historique. Il n'y a que celui qui a un ragoût de pois chiche à la place de la cervelle pour réduire l'œuvre de ce bonhomme à un conflit personnel. N'a-t-il pas offert, durant les années de braise quand personne n'avait un radis, le plateau de sa chaîne comme tribune aux opposants tunisiens, tous courants politiques et idéologiques confondus, notamment les pontes d'Ennahdha, Rached Ghannouchi en premier ?! Mérite-t-il aujourd'hui qu'on œuvre à lui tordre le coup et à fermer sa chaîne Ingratitude, bravade ou réflexe d'intimidation ? Allez savoir !
Rached Ghannouchi ? Parlons-en ! Il y a bien de motifs pour le critiquer, voire le fustiger. Dans l'antichambre du pouvoir, il tire les ficelles en coulisses, gère l'Etat et gouverne sans pour autant régner. Ses partisans, notamment ses faucons, tels des légumes froissés, sont suspendus à ses lèvres, boivent ses paroles comme du petit lait et s'exécutent à son moindre clin d'œil. Il faudrait avoir un petit pois dans la tête pour ne pas saisir comment et par qui le pouvoir est confisqué. Dans l'enclos botanique nahdhaoui, dès que le grand mentor recrache un noyau d'olive, ses poulains s'empressent d'en faire un bon plat tunisien, la moindre de ses épluchures est dévotement ramassée comme un saint fanion ou une insigne médaille. Bande de courges, va !
Persil n'est seulement une plante herbacée comestible, c'est aussi une grande marque de lessive. Pour peu que la prairie médiatique tunisienne soit bien nettoyée de ses herbes sauvages, de ses plantes carnivores et de ses champignons véreux. La démocratie est toujours boiteuse sans une presse bien en jambes et pleine d'entrain.


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