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Les conséquences économiques de Mr. Ayari
Publié dans Tunisie Numérique le 04 - 04 - 2013

Suite à des négociations qui ont duré plusieurs mois, l'octroi d'un prêt du FMI de 1,7 Milliards d'USD en faveur de la Tunisie tend à se concrétiser. C'est d'ailleurs l'objet de la visite d'une délégation envoyée par l'institution de Bretton Woods en vue de négocier les dernières modalités du prêt avant l'accord final à signer en mai prochain.
Des vérités de La Palice
Le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, se veut rassurant ; affirmant que le financement en question ne touchera pas la souveraineté du pays, et que le FMI a accordé d'importantes facilités à la Tunisie qui n'a pas, rappelle-t-il, eu recours à cette institution depuis 1986.
Loin de nous l'idée de mettre en doute les propos de notre cher Gouverneur même s'ils frôlent le truisme ; ni ceux de certains apôtres qui, à la manière du Pangloss de Voltaire, ne cessent de nous rappeler que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, nous sommes en droit de nous interroger sur l'élan de générosité du FMI, institution dont les interventions sur les économies en transition restent pour le moins mitigées. Nous ne voulons en aucun cas nourrir la controverse, malgré l'ombre de discrétion qui plane sur certaines mesures de la politique monétaire ; car, finalement, n'est-ce pas là l'ingéniosité qui distingue les Grands, à l'instar d'un Paul Volcker ou d'un Alan Greenspan, dit le maestro ? Nous ne pouvons que nous réjouir à l'idée d'avoir aussi notre maestro local !
Venons-en aux faits : malgré la brume qui entoure nos perspectives économiques, le FMI consent à nous prêter sans garanties. N'étant pas initiés aux secrets d'Etat détenus dans les hautes sphères ni inspirés comme certains par les voies célestes ; nous nous contenterons de recouper les faits, aussi minces soient-ils ; pour survoler ensuite, d'un point de vue exclusivement historique, l'approche du FMI en matière de transitions politiques et économiques. Peut-être que cela éclairera un tant soit peu notre lanterne et nous fournira plus d'indications sur la situation.
De curieuses coïncidences ?
En premier lieu, notons que le débat sur le système des subventions a pris une ampleur inattendue ces derniers mois : conférences, séminaires, projets de lois...et que cette dynamique s'est bizarrement enclenchée en même temps que les pourparlers avec le FMI.
Maintenant, avec la hausse des prix des hydrocarbures, le volume de la subvention est censé baisser de 500 millions de Dinars et les voix s'élèvent déjà pour condamner la subvention des produits alimentaires.
Remarquons que le taux d'inflation est aujourd'hui en hausse et qu'il dépasse les 6% et qu'une inflation par les coûts suite à l'augmentation du prix du carburant était plus que prévisible.
Ensuite, voilà qu'avant la visite de nos amis de Bretton Woods, on commence à parler de l'éventualité de privatiser les banques publiques !
Suivra la dévaluation de la monnaie nationale dans la mesure où chaque point d'inflation en sus des niveaux constatés chez nos principaux partenaires commerciaux érode notre compétitivité.
Et, il faut savoir que l'inflation de nos partenaires est de 4% en moyenne. Ainsi, étant dans l'incapacité d'accroître notre compétitivité hors prix sur le court et le moyen terme, nous aurons inévitablement recours à la dévaluation du Dinar, comme par le passé d'ailleurs.
Le « One size fits all » ou la Bible des transitions
Ce que nous venons d'observer au niveau des réformes économiques en Tunisie n'est rien de plus que la bonne vieille recette du FMI. Il faut savoir que l'institution a toujours eu une approche standardisée en la matière, et il suffit de relire par exemple les conclusions du FMI pour les pays post-soviétiques de l'Est pour s'en rendre compte.
L'approche du FMI repose sur l'adoption d'une thérapie de choc qui néglige les aspects institutionnels et sociaux. Même si elle prétend le contraire, l'institution a jusqu'à présent préconisé une libéralisation sans préavis : privatisations, passage aux taux de change flottants, déréglementation du système bancaire et pilotage exclusif par les indicateurs ont été les instruments de prédilection pour assurer une prétendue soutenabilité économique. De cette manière, la prédation des actifs publics et la hausse des inégalités ont été le plus souvent les conséquences de ce type de politiques.
Méfions-nous des dîners gratuits
Revenant aux propos du Gouverneur de la BCT et aux nobles intentions du FMI ; il convient de rester pragmatique au péril de tomber dans les travers du « one size fits all » ou réciproquement de faire montre d'un « autisme nationaliste », hermétique aux institutions de Bretton Woods, ce qui relèverait à notre sens du surréalisme. Soyons honnêtes : la Tunisie à l'instar de la plupart des économies en transition ne s'est contentée que trop souvent d'appliquer à la lettre les « matrices » de la Banque Mondiale et du FMI ; aussi, il ne saurait être salutaire d'avoir à dos ces deux institutions.
Il convient également d'être conscient des risques encourus lors de cette période de transition ainsi que des effets pervers qu'engendrent les mauvaises appréciations au niveau des choix collectifs. C'est dans ce cadre, d'ailleurs que nous invitons nos décideurs en matière politique et économique – actuels et futurs – à oser prendre des mesures audacieuses et sortir parfois des sentiers battus. A ce titre, nous proposons, en toute humilité, quelques pistes de réflexion dans le cadre du pilotage de la transition économique :
- Accompagner les mesures de stabilisation par des politiques sociales efficaces
- Décentraliser le processus de transition et lutter contre la polarisation des activités en prenant en compte les aspects interrégionaux
- Limiter les tentatives de corruption en optimisant les mécanismes de contrôle et en créant des « contrepoids »
- Mobiliser efficacement les ressources en stimulant l'initiative, notamment celle des jeunes
Concernant les conséquences économiques de nos Hommes d'Etat, nous laissons à l'histoire, aux générations actuelles et futures ; le soin de juger leurs choix ; et Dieu seul sait quel sort elle peut réserver à certains d'entre eux, qui se croient auréolés d'une gloire supérieure.


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