Les eurodéputés ont appelé mardi les Etats membres de l'Union européenne à se mettre d'accord sur un plan de réinstallation des demandeurs d'asile, afin de se répartir entre eux la charge que représente l'accueil des nombreux réfugiés qui ont traversé la Méditerranée au cours des dernières semaines. Dans une résolution, ils ont souligné que les missions de surveillance déployées par Frontex, l'agence européenne chargée de la gestion des frontières extérieures, ne pouvait demeurer le seul instrument à la disposition de l'UE pour juguler les flux migratoires. Depuis le début de l'année, plus de 20.000 candidats à l'asile ont débarqué sur la petite île italienne de Lampedusa, qui compte 6.000 habitants. De nombreuses personnes seront déboutées et renvoyées dans leurs pays d'origine, mais le gouvernement italien n'en appelle pas moins à la solidarité européenne – en vain jusqu'à présent. Le Parlement européen lui a apporté son soutien mardi, en adoptant une résolution préparée par l'Italien M. Fiorello Provera, un membre du parti populiste et xénophobe, la Ligue du Nord. Le texte appelle les Etats membres à développer un plan d'action prévoyant la réinstallation temporaire des demandeurs d'asile. Il se base notamment sur l'article 80 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui cite le principe de solidarité et une répartition équitable des charges entre tous les Etats membres en ce qui concerne les politiques de gestion des contrôles aux frontières, d'asile et d'immigration, notamment la contribution financière des Etats membres. A plus long terme, les députés veulent encourager la création d'emploi et la prospérité dans les pays d'origine et de transit à travers la politique étrangère. Ils proposent que les fonds européens soient mobilisés en faveur du développement économique local.