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Tunisie: Le dijhad du sexe existe mais…
Publié dans Tunisie Numérique le 09 - 10 - 2013

Dans un blog inclus dans le site du journal Le Monde, « Un œil sur la Syrie », nous pouvons lire un article intitulé « Vous allez être déçus: Le djihad du sexe en Syrie n'a jamais existé ». Cet article, comme son titre l'indique avec une insistance presque publicitaire, fait partie d'une série de réactions récentes qui nient catégoriquement l'existence du djihad du sexe. Plusieurs voix se sont élevées dans une perspective qui se veut démystificatrice, pour dénoncer la politisation de certains éléments de la crise en Syrie dont le djihad. Les filles djihadistes assouvissant à la chaîne les désirs des guerriers concupiscents n'existeraient pas ou existeraient dans des proportions minoritaires. Pire, elles seraient inventées de toutes pièces par le régime de Bachar dans le dessein de discréditer la révolution.
Dans cet article emblématique, l'auteur Ignace Leverrier démontre parfois avec pertinence, en usant d'un scepticisme acéré envers plusieurs sources qui confirment l'existence du djihad du sexe en Syrie dont le discours de notre ministre de l'intérieur Lotfi Ben Jeddou à l'ANC, que ce phénomène est une escroquerie.
Seulement, quelques indices peuvent inciter le lecteur de cet article à douter de la neutralité de l'auteur, malgré le prestige lié à son c.v et le fait qu'il écrive sur le blog de l'un des journaux les plus lus de France.
D'abord l'argument principal auquel l'auteur se réfère est celui-ci : Mohamed Al Arifi, le cheikh soupçonné d'avoir lancé cette mode, a récusé l'information selon laquelle il aurait appelé aud jihad du sexe, arguant qu'un individu malveillant avait piraté son compte twitter pour diffuser la fatwa. Or le fait qu'Al Arifi ait nié cela, sur un ton complotiste, ne veut pas forcément dire qu'il n'ait pas réellement sorti cette fatwa. On pourrait imaginer que ce cheikh, voyant que ce phénomène scandalisait l'opinion publique arabe, est revenu sur ses dires par crainte d'être poursuivi. Pourquoi l'auteur de l'article abandonne-t-il soudainement son scepticisme, se base sur des éléments fragiles et se fie totalement aux dénégations de ce prédicateur, qu'il n'aurait pas cru dans d'autres circonstances ?
Mais d'abord qui est l'auteur de ce blog ? Car on a appris au cours de ce conflit qu'il faut toujours regarder derrière les signifiants afin de jauger tous les pièges qui s'y nichent. Ignace Leverrier est en fait le pseudonyme de Vladimir Glasman. L'auteur n'est pas ce qu'on appelle un journaliste. Il travaillait à l'ambassade de France de Syrie. C'est un ancien diplomate et certaines sources affirment que c'est un agent secret français. Mais sans se fier à ce genre d'accusations sans preuves, on peut dire qu'il est étrange de constater que cet auteur écrive sous deux noms. Il est également étrange que celui qui se présente à nous sous les traits d'un journaliste neutre, se trouve, dans cette lettre ouverte, associé à des personnalités qui soutiennent l'intervention française en Syrie. Glasman fait donc partie, lui aussi, de ces gens passionnés, prêts à affirmer tout ce qui pourrait servir leur noble cause.
Ce texte nous donne un aperçu de cet aspect paradoxal, absurde et hypocrite d'une guerre dont les implications géopolitiques nous dépassent. Bornons-nous alors à la question qui nous concerne: qu'en est-il donc de la Tunisie ?
Dans le journal Le Maghreb du 25 octobre 2013, nous pouvons trouver un article dans lequel on apprend que Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des imams, compte porter plainte contre le ministre des affaires religieuses parce qu'il aurait, entres autres, protégé par sa politique laxiste des imams qui appelaient au djihad du sexe.
Cette information grave est-elle exacte ? Quelles sont les preuves avancées par Achour pour le prouver ? Connait-il des imams en Tunisie qui ont appelé à ce genre de djihad ?
Concernant les prêches extrémistes, Achour, contacté par Tunisie Numérique, affirme que plusieurs mosquées dont la Zitouna, sont hors du contrôle de l'Etat. Mais lorsqu'on l'interroge sur le djihad du sexe en particulier, Achour est moins catégorique : il avoue ne pas avoir de preuves qu'il y a eu des prêches ou des fatwas dans ce sens. Le même Achour, quelques jours plus tard fût accusé de politiser le syndicat lorsqu'il avait appelé à une grève des imams le jour de l'aîd.
L'autre information de cet article du Maghreb est que l'avocat et président de l'association de défense des tunisiens à l'étranger, Bedis Koubakji, affirme avoir reçu beaucoup de dossiers de la part de familles touchées par le phénomène. Lorsque nous le contactons, Koubakji dit qu'il n'y pas que le djihad du sexe et embraye sur le djihad armé. Quand nous le centrons sur notre sujet principal, Koubakji réplique qu'il s'occupe surtout du djihad armé, qu'il n'a pas de preuves tangibles pour le moment sur celui du sexe mais qu'il est en train de faire des recherches qui le conduisent à croire que le mariage « orfi » est l'une des formes principales de ce djihad. Nous préférerons attendre les conclusions définitives de ces recherches.
Nous nous dirigeons alors vers Le journal Essarih du 26 septembre 2013 qui faisait la une de son numéro avec la fameuse photo désormais conventionnelle de la femme camouflée par son voile et tenant une mitraillette à la main. La photo était accompagnée par ce titre : « Les aveux des filles qui reviennent du djihad du nikah. ». En tout, selon de sources confidentielles du journal, il y aurait entre 10 et 20 filles qui étaient en Syrie et qui seraient arrêtées par les autorités tunisiennes. Ce nombre a plus ou moins été confirmé dernièrement par une source sécuritaire haut placée au ministère de l'intérieur qui a révélé que ces jeunes femmes n'étaient pas plus de 15. Qui est cette source ? Les médias nous disent qu'elle préfère taire son identité.
Quoi qu'il en soit, malgré une réelle politisation outrancière de l'affaire et en dépit de l'absence totale de preuves ou de témoignages crédibles, il semblerait qu'il existe 15 djihadiste du sexe, revenues en Tunisie et appréhendées par les autorités. Ce nombre serait-il assez suffisant pour réfuter les thèses conspirationnistes de Vladimir Glasman alias Ignace Leverrier et compagnie ? Certainement.
A présent, il faudra attendre les données officielles du ministre de l'intérieur qui laisse malheureusement cette affaire sulfureuse dans un clair-obscur propice à toutes les spéculations fantasmées, hallucinatoires et intéressées.


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