Il aura eu le mérite de faire parler de lui tout au long du congé de l'Aïd. Il, c'est Saïfeddine Raïes le porte parole d'Ansar Achariâa, qui a été arrêté une première fois le samedi 26 juillet, pour répondre de l'accusation de constitution d'un réseau de recrutement et d'envoi de jihadistes en Syrie, via la Libye. Il faut dire que les forces de l'ordre avaient de fortes présomptions de son implication dans ce trafic depuis les confessions d'un jihadiste de retour de Syrie, qu'ils avaient cueilli à son arrivée en Tunisie, et qui a déclaré qu'il avait été enrôlé et envoyé au jihad par les soins personnels de Seïfeddine Raïes. D'ailleurs, en confirmation de ces présomptions, les agents qui ont procédé à la première arrestation de Raïes auraient trouvé chez lui, une liste nominative de personnes qu'il était sur le point d'envoyer au front. A partir de là, les évènements ont pris une tournure, plutôt, « inhabituelle ». En effet, Raïes a été, malgré les preuves recueillies sur lui, relâché le dimanche soir, pour être à nouveau appréhendé, le mardi 28 juillet au soir. Une source bien informée a expliqué à TunisieNumérique ce qui s'était passé, à savoir que la chance de Raïs a fait qu'il soit appréhendé la première fois, un weekend, et qui plus est, le weekend de l'Aïd. Car le substitut du procureur de la république habituellement en charge des affaires de terrorisme, était en congé. Du coup, le suspect a été interrogé par un remplaçant qui aurait jugé inutile de garder le prévenu en état d'arrestation et aura ordonné sa relaxe immédiate. Ce qui a été fait le dimanche soir, donnant à Raïes la possibilité de passer l'Aïd parmi les siens. Sauf que dès l'Aïd passé, le dossier a été soumis au substitut du procureur qui devait normalement s'en occuper. Et celui-ci aurait jugé qu'il ne fallait pas libérer Raïes, d'où l'émission d'un nouveau mandat d'amener. C'est alors que les agents de l'ordre épaulés par l'équipe anti terroriste ont vite fait de lui mettre la main dessus une deuxième fois et de le remettre sous les verrous. Cette histoire, malgré les bizarreries qu'elle renferme, semble, somme toute, plausible si ce n'est une chose qui reste quand même assez difficile à digérer, qui est le fait que Saïfeddine Raïes aura été assez dupe pour ne pas profiter de la chance inouïe qu'il a eu, et n'a pas pris le sentier de la clandestinité immédiatement après son inespérée relaxe, continuant à mener une vie paisible auprès de ses parents, ce qui aura permis aux policiers de lui remettre la main dessus !