La Tunisie prendra part à la réunion des pays limitrophes de la Libye à laquelle l'Egypte a appelé suite à l'assassinat de 21 égyptiens coptes par l'organisation de l'Etat islamique en Libye. L'Egypte a entamé, hier, son premier acte de riposte en bombardant les positions de l'EI. Ayant réclamé communément avec la France la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Egypte va encore durcir le ton et presse en faveur d'une intervention militaire en Libye, formellement rejetée par la Tunisie et l'Algérie. Néanmoins, l'Egypte ne lâche pas du lest notamment après ce nouveau tournant et use de tous ses moyens de pression. De part les frontières, la Tunisie est concernée au premier chef par ce conflit qui se déroule à ses portes. Si elle a toujours plaidé pour un dialogue entre les différentes factions libyennes et privilégié la solution politique, la Tunisie est attendue au tournant. Esquissant la politique étrangère du pays, le président de la République a toujours assuré que la Tunisie se tient à égale distance de toutes les parties et s'en maintient au principe de la neutralité positive face au conflit qui secoue la région. Par les maladresses répétitives et les ingérences récurrentes de l'ex-président provisoire, la diplomatie tunisienne avait été entachée et son image écornée. Un axe de la campagne de Béji Caïd Essebsi s'était construit autour de la restauration du prestige de l'Etat et du renouement des relations diplomatiques rompus par Moncef Marzouki. A cet égard, l'option d'un parti pris de la Tunisie en faveur d'une intervention en Libye semble lointaine. C'est ce qu'a affirmé Khmaiess Jhinaoui, conseiller diplomatique du président de la République, dans une déclaration au journal « Al Maghreb ». La Tunisie s'oppose à toute intervention ou ingérence mais appelle de ses vœux une solution pacifique au conflit qui sera initiée à travers un dialogue représentant toutes les forces libyennes, a-t-il martelé insistant sur le principe de neutralité défendu par le président de la République. Sur l'absence d'un parti pris, le conseiller diplomatique réitère la condamnation de la Tunisie de ce crime abject perpétré par l'EI tout en soulignant le refus à toute immixtion. La Tunisie se garde de toute ingérence non seulement afin de ne pas compromettre la solution politique mais aussi pour des raisons sécuritaires. Une intervention militaire aurait un impact retentissant sur le pays.