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Tunisie : "Front du Salut"millésime 2017, dans quels objectifs ?
Publié dans Tunisie Numérique le 27 - 02 - 2017

En sempiternel mutation, le paysage politique tunisien continue de faire les frais des frasques de sa classe politique, mue par la course effrénée au pouvoir et au leadership, ainsi que de subir de plein fouet les bourrasques de l'instabilité. Un petit pays, en terme de surface et de population, qui accuse une inflation de partis politiques, plus de deux cents, dont la majorité n'ont de parti que le nom, brillant par leur absence sur la scène nationale et par l'insignifiance de leur poids électoral, le paradoxe est plus que saisissant ! Abondance de partis et pénurie de programme.Pas de débat d'idées ou de programmes, juste des joutes médiatiques et des batailles d'arrière-garde. Le débat tutoie la médiocrité s'il ne frôle pas parfois le caniveau.
Presque tous les partis politiques tunisiens accusent un net déficit interne de démocratie. Chacun est soumis à sa guerre des ailes et des égos. La discipline de groupe reste un vœu pieux. Dire que le paysage politique tunisien se distingue par sa propension au déchirement et au nivèlement vers bas ce n'est rien qu'un triste euphémisme. Sous l'hémicycle ou dans l'espace public, l'opposition ne brille guère par sa force de proposition ou sa démarche constructive ou son fair-play ou encore son esprit de compétition et d'émulation mais par ses tacles par derrières et ses coups tordus ou bas. Les fines gâchettes de l'opposition focalisent sur les épluche de forme et bottent en touche les fruits de fond.
Dans ce contexte politique délétère et fragmenté, une nouvelle coalition politique a vu le jour, tentant de se frayer une place dans le bercail, à savoir le "Front du Salut", encore un groupement se prétendant capable d'assurer le salut national et d'apporter les remèdes requis à un corps tunisien meurtri, mutilé et infecté de divers maux. Quelle valeur ajoutée pourrait-il apporter ? Quel est sa ligne politique ? Quels en sont les objectifs ? S'agit-il d'un front agissant dans l'unité ou une mosaïque capable de parler d'une seule voix ? Quels sont sa place et son poids dans l'échiquier politique ? Un pion, un fou, un cheval ou un roi ?! Tout autant de questions, jusqu'ici sans véritables réponses. Juste des hypothèses et des présomptions.
Le "Front du Salut" est constitué principalement de l'Union patriotique libre (UPL), Mouvement Projet pour la Tunisie (MPT), Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD), le parti socialiste (PS), Parti Thaouabet (PT), Mouvement démocrate centriste (MDC) ainsi qu'un groupe composé de membres de l'instance dirigeante de Nidaa Tounes (NT) en rupture de ban avec Hafedh Caïd Essebsi, outre des personnalités politiques indépendantes. La coalition est ouverte à élargissement. Selon le dernier communiqué publié, "L'annonce officielle de la constitution et de l'entrée en activité du front de salut est prévue pour le 19 mars prochain ", soit à la veille du 61ème anniversaire de l'Indépendance. Comme quoi, il tient à se lancer dans un climat festif, en augurant ses activités par la célébration de cette grande fête nationale.Là aussi, le choix du timing suggère-t-il un message ou un symbole ?!
La composition de ce front est un cocktail explosif compte tenu de nombre de facteurs à risque :
* Le caractère plutôt égocentrique sinon narcissique de ses principales têtes d'affiche laisse planer la crainte que la guerre de leadership ne tourne à la bataille rangée, couteaux tirés, à un moment ou un autre.
* La nature de ce front est encore peu ou prou définie et porte en elle-même les germes conflictuelles tant les affinités sur divers plans ne sont pas encore visibles ou tangibles ? S'agit-il d'un front politique durable ou d'une coalition électorale ponctuelle ? En tout cas, les promoteurs parlent de d'un front politique centriste. C'est un peu vague et non moins flou comme définition.
* L'acte de naissance de cette nouvelle version de "Front du Salut", autrement dit le document constitutif définitif, est en cours d'examen et de négociation. Il n'est pas exclu que son texte, censé être la pierre angulaire, constitue une pierre d'achoppement.
* La cohésion idéologique est loin d'être de mise. Entre un extrême gauche comme Mohamed Kilani, un libéral convaincu comme Slim Riahi et un gauche caviar dans la peau d'un centriste comme Mohsen Marzouk, peut-on parler d'affinités ?!
* Les principales constituantes de ce front, à savoir le MPT, l'UPL et NT (juste une faction dissidente), sont confronté à des crises internes et des risques de dislocation. Seraient-ils en mesure de s'unir derrière un projet commun alors que leur unité interne bat de l'aile ?!
* Dans un communiqué conjoint, les membres dudit front ont annoncé qu'une journée d'étude aura lieu prochainement pour discuter des nouvelles dispositions relatives au projet du code des collectivités locales et aux élections municipales que le "Front du Salut" mènera sur des listes communes. Le risque de sombrer dans la guerre des têtes de liste n'est pas à écarter. Les récentes expériences montrent que le choix des têtes de liste passe par un bras de fer aussi pénible que fratricide.
* L'UPL, MPT et NT sont signataires du Pacte de Carthage. Si le "Front du Salut" envisage de se placer dans l'opposition comme l'ont déclaré ouvertement l'UPL et le MPT, n'y a-t-il pas là un conflit de positionnement ? Le message n'est-il pas d'ores et déjà brouillé ?! Peut-on s'asseoir entre deux chaises sans risque ?
Il y a lieu de remarquer que le "Front du Salut" a bombardé ses premières banderilles contre le gouvernement comme pour annoncer la couleur, marquer son périmètre et faire une entrée fracassante. En effet, deux plaintes, approuvées par le "Front du Salut", ont été déposées auprès du premier président du tribunal administratif, pour suspicion de corruption concernant les nominations dans les fonctions nationales et régionales et demandant leur annulation, notamment celles relatives aux délégués, jugées en violation de l'article 15 de la Constitution imposant la neutralité de l'administration et l'article 8 du décret régissant les partis politiques. Les partis politiques composant le gouvernement d'union nationale ont reconnu qu'ils sont bel et bien représentés dans les dernières nominations. Donc, les nominations ont été effectuées sur une base politique et réparties en butin selon le système de quota. De toute évidence, les critères de compétence et de profil n'ont pas été retenus
Le Front de salut de 20013, formée au lendemain de l'assassinat de Mohamed Brahmi, était constitué pour faucher la Troïka de son piédestal et évincer le gouvernement, opération réussie haut la main. L'actuel Front de salut, né non suite à un drame comme le précédent mais suite à une manœuvre politique, et dont la composition est pour le moins hétéroclite d'un point de vue aussi bien politique qu'idéologique, s'inscrirait-il dans le même objectif ? Serait-il, au contraire, un groupe de pression, monté de toutes pièces, dans les coulisses de Carthage , par le chefs d'Etat, pour soutenir le pouvoir en place, comme précisé par ses adversaires, en particulier le Front Populaire. D'ailleurs, il y a lieu de se demander pourquoi le Front Populaire stigmatise une telle alliance ? A moins que le terme "Front" constitue une marque déposée, un droit de propriété intellectuelle que le Front Populaire détient et, à ce titre, tire à boulets rouges, c'est le cas de le dire, sur quiconque qui se permet d'en user.
Par ailleurs, une question se pose : Pourquoi Mohamed Kilani, son PTDP en bandoulière, ne cesse de courir derrière n'importe quelle alliance en voie de constitution ? Mohamed Kilani, couffin d'ambitions toujours à la main, ne rate aucune occasion, sur le marché politique, pour mettre son parti sur les étals de toutes les coalitions. Dès lors qu'on est en période de solde, il en aurait fait certainement un bon prix.
En conclusion, le "Front du Salut" version 2017 semble manquer des ingrédients nécessaires propres à un front, la mayonnaise prendrait-il ? Les grosses légumes qui le composent auraient-il suffisamment de recul, de lucidité et d'humilité pour faire aboutir le projet ? Le doute est permis, l'avenir nous le dira.


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