Les protestataires de Tataouine ont décidé de poursuivre leur mouvement de sit-in dans la zone de Kamour donnant l'accès aux sites pétroliers dans la région alors que les ouvriers du secteur ont été évacués, indique-t-on de sources concordantes. Samedi quelque 700 ouvriers des compagnies pétrolières opérant dans la région ont été évacués sans encombre à bord d'un cortège de voitures escortés par l'armée et la garde nationale. Cette évacuation intervient après l'escalade décidée par les protestataires de durcir leur actions suite à l'échec des pourparlers engagés jeudi dernier avec le chef du gouvernement d'union nationale, Youssef Chahed lors d'une visite à Tataouine. Malgré 64 mesures en faveur des habitants de la région notamment des jeunes portant sur la création directe et indirecte d'environ 3000 emplois et autres dispositions incitatives pour améliorer les conditions de vie des habitants, les protestataires ont décliné ces offres, réclamant 20% des revenus pétroliers. Ces protestataires estiment avoir été victimes depuis 60 ans d'injustice et de marginalisation car les ressources tirés du sous sol de leur région ne leur ont pas profité. Face à la décision d'escalade des protestataires et dans le contexte de la menace terroriste notamment en raison de la proximité de la Libye en proie au chaos, le ministère de la Défense a décidé de prendre en charge le sécurisation des installations pétrolières. De nombreux observateurs expliquent le blocage et la prolongation de la crise dans la région de Tataouine par le double jeu de certains partis politiques aussi bien dans l'opposition qu'au sein de la coalition gouvernementale qui incitent les protestataires à poursuivre et durcir leur mouvement. On rappelle que le chef du gouvernement Youssef Chahed après avoir limogé le directeur du district de la garde nationale de Tataouine, a remercié le gouverneur et les délégués de Dhiba et Remada, accusés d'inefficacité dans le traitement de la situation.