L'enquête judiciaire menée en rapport avec les tirs à la chevrotine contre des manifestants à Siliana, vient de conclure à la seule responsabilité de quatre policiers, dans ces évènements. Par contre, ni le gouverneur de Siliana, ni le directeur général de la sûreté nationale, et encore moins, le ministre de l'intérieur de l'époque, Ali Laârayedh, n'ont été retenus comme responsables. C'est à croire que les quatre policiers jugés responsables ont décidé, au moment des faits, et de leur propre chef, de tirer sur les manifestants, sans en avoir reçu l'ordre d'aucune partie, ni d'aucun supérieur. Mais pour faire croire cela aux gens, il faudrait, au moins, les prendre pour des moins que rien. Ce qui est loin d'être le cas, car on parle, là, du tunisien. Pourtant, tout le monde se rappelle qu'Ali Laârayedh, alors ministre de l'intérieur n'a jamais démenti avoir donné les ordres de tirer sur les manifestants. Il a, même, défrayé la chronique en osant faire, en public, l'éloge de la Chevrotine comme moyen de disperser les manifestants sans risquer de les tuer. N'a-t-il pas dit, à ce moment là, qu'il valait mieux risquer de crever un œil à un manifestant que de le tuer, et que de toutes les façons, il lui reste, toujours, l'autre œil, pour voir ? Par ailleurs, comment se fait-il que le gouverneur de Siliana à l'époque, ne soit pas inquiété dans l'enquête, alors que tout le monde, là aussi, se rappelle de son rôle dans la répression des manifestations, et que Hamadi Jebali, alors chef du gouvernement, avait juré de démissionner, lui-même, plutôt que de le limoger ? Mais alors, puisque c'est comme çà, pourquoi continuer à crier que Ben Ali est responsable des blessés et des martyrs de la révolution de 2011, si les donneurs d'ordre, si çà se trouve, ne sont pas inquiétés ?