Le mouvement Ennahdha n'a jamais cessé d'infiltrer les institutions tunisiennes cherchant le moyen d'y installer des cellules parallèles afin d'en prendre le contrôle. L'infiltration vicieuse menée contre le Centre National de l'Informatique, (CNI) est une parfaite illustration de ces méfaits. Les ingérences des frères musulmans n'ont jamais cessé depuis l'arrivée de la branche locale au pouvoir. Touchant de près des établissements clés, dont le ministère des technologies, de la communication et de l'économie numérique qui en pâtit depuis les six dernières années. Nous avons à maintes reprises analysé la nature des défis auxquels est confronté le CNI et dénoncé plus d'une fois les tentatives de contrôle d'Ennahdha de cet outil clé de l'administration, des systèmes de l'Etat tunisien et pierre angulaire de la sécurité nationale du pays. Nous avons plusieurs fois mis en évidence le rôle primordial des agents du CNI dans le maintien de l'indépendance de l'institution et dans sa protection du contrôle des politiques en raison de la nature des informations sensibles en sa possession. Le Centre, pour ceux qui ne le savent pas, a en charge la gestion de l'ensemble des serveurs, logiciels systèmes informatiques de l'Etat tunisien ce qui en fait un big Brother national, le CNI détient l'ensemble des informations même les plus intimes sur les citoyens, sur les opérations de l'Etat et est donc en charge de la gestion opérationnelle de l'action de l'Etat (procédures des marchés publiques, salaires, caisses de sécurité sociale etc.) Après de multiples tentatives d'infiltrations, Ennadha n'a pas réussi à mettre le CNI sous son contrôle, elle a donc décidé de créer un nouveau Centre afin de vider le CNI de ses prérogatives. C'est dans ce but qu'est né le projet de développement numérique tunisien, qui selon sa charte, régira la stratégie nationale dans le domaine des technologies de la communication ainsi que dans le parachèvement des projets sectoriels et locaux pour différents ministères. Les objectifs du projet islamiste entrent en conflit avec les prérogatives du CNI, et cela dans l'indifférence du Gouvernement et de son Présidant supposé être garant de l'administration et des institutions, ce mutisme faisant office de feu vert laisse à Ennadha la pleine autorité pour mettre en place un Etat parallèle parfaitement aux ordres de Montplaisir et au service d'une future présidence Chahed. Car le but final sont les futures échéances électorales puisque le CNI, dans son vaste champ de compétences, regroupe une série d'outils qui intéressent fortement Ennadha et le futur candidat Chahed, à savoir les données démographiques de la population, les données sur les registres de votes, les données fiscales sur les futures donateurs, les données sur l'Etat civil et la liste est encore longue comme par exemple le dispositif de l'état civil du citoyen et le système Insaf garant de l'automatisation des ressources humaines de l'Etat, dont le projet de "l'identifiant unique du citoyen". C'est pourquoi, il est impératif de considérer le CNI comme une composante de la sécurité nationale et ses prérogatives du domaine de la défense nationale. Le CNI doit être classifié sans controverses comme un Centre souverain sensible et bien sûr séparé du ministère des technologies de la communication et de l'économie numérique devenu le centre logistique des frères musulmans en Tunisie. Cette situation, pourtant dénoncée à plusieurs reprises, durant les dernières années, par les responsables, les agents et les filiales du Centre, n'a suscité aucune de réaction de la part du premier ministre. Youssef Chahed qui a en ligne de mire deux objectifs, le premier étant de mâter une administration qu'il ne comprend pas, le second étant de devenir président de la république. Or, si la présidence en 2014 a pu être remportée par une campagne classique, en 2019, c'est le big data et le profilage électoral qui semblent être les leviers des fantasmes de toute puissance de Youssef Chahed. Si le gouvernement actuel est dans l'incapacité de protéger le Centre National de l'Informatique, c'est au Conseil Supérieur de la Sécurité Nationale que ce rôle doit être assigné. Le CNI devra être mis sous sa protection directe afin que personne ne puisse jamais atteindre à ses prérogatives. Rym Mourali, Secrétaire générale du mouvement de l'indépendance tunisienne