Une semaine après sa participation scandaleuse à une émission de la chaine privée Nessma, le chef de la diplomatie tunisienne, Ahmed Abderraouf Ounaïes, a présenté sa démission au gouvernement provisoire, a indiqué dimanche 13 février l'agence officielle tunisienne TAP, citant un communiqué du ministère. Le ministre avait été épinglé pour ses propos sur la révolution tunisienne et sa "déclaration à MAM". En visite le 4 février à Paris, M. Ounaïes n'avait pas tari d'éloges sur son hôte, Michèle Alliot-Marie. "J'aime écouter Mme Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes", avait affirmé cet ambassadeur à la retraite de 75 ans. M. Ounaïes avait salué en elle "avant tout une amie de la Tunisie", alors que "MAM" était sommée au même moment de s'expliquer en France pour avoir bénéficié des largesses d'un grand patron tunisien lié en affaires avec le clan Ben Ali et pour avoir proposé au régime vacillant de Ben Ali le "savoir-faire" des policiers français au moment où la répression battait son plein. C'est le deuxième chef de la diplomatie tunisienne à se démettre de ses fonctions depuis la mise en place d'un gouvernement de transition, après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali. Son prédécesseur, Kamel Morjane, avait été poussé à la démission quelques semaines plus tôt. Encore une fois, les médias tunisiens jouent un rôle crucial dans la révélation des choix inadéquats de Ghannouchi et de sa sélection nationale, le temps que la Radio Mosaqiue FM organise une compagne masqué pour que les ministres tunisiens ne se présentent plus au plateau des médias. Message qui était implicitement passé à travers sa rubrique « Sandouk Ajab » où des auditeurs anonymes peuvent exprimer leur avis « librement » à propos de l'actualité tunisienne.