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France-14 Juillet : Après ça Macron ne peut plus donner de leçon à Poutine…
Publié dans Tunisie Numérique le 14 - 07 - 2023

L'impressionnant déploiement policier pour sécuriser la Fête nationale n'a pas beaucoup servi, heureusement. Hier la nuit a été relativement calme, de l'aveu même du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Et ce vendredi 14 juillet le président Emmanuel Macron a pu tranquillement parader sur les Champs-Elysées. Bon, il a été un peu chahuté par une partie des citoyens présents, mais rien de bien méchant. Le chef de l'Etat n'aura pas droit à un entretien télévisé mais comme il n'a jamais été fan de l'exercice, alors… Par contre son invité d'honneur, le Premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, lui fait jaser…
Les affaires restent les affaires
Ou plutôt la grand'croix de la Légion d'honneur qui lui a été remise, la plus haute distinction de la République, fait jaser. "Cette décoration vient saluer le rôle du Premier ministre dans l'excellente relation d'amitié et de confiance qui unit la France et l'Inde", a argué la présidence de la République.
Autre son de cloche chez les écologistes, ils fulminent. Ils disent de ce voyage et de son décorum que c'est "une faute politique majeure" signée par Macron. Le parti de Narendra Modi "est un mouvement politique nationaliste hindou à l'extrême droite de l'échiquier politique indien", dit le communiqué émis par les Verts…
Depuis que Modi a pris les rênes en 2014, l'Inde "n'a eu de cesse de régresser dans sa lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, comme en termes de droits humains et de libertés fondamentales", ajoutent les écologistes…
Personne ne peut plus contester les dérives sanglantes en Inde, au nom d'une logique funeste de purification éthnico-religieuse assumée jusqu'au sommet de l'Etat. Les musulmans indiens et d'autres minorités le vivent dans leur chair. Mais ça n'a pas l'air de gêner outre mesure la France et les autres partenaires de l'Inde, et encore moins en Afrique où l'Inde prospère et ambitionne même de rivaliser avec la Chine. C'est pour vous dire…
"L'Inde aura un rôle déterminant pour notre avenir, c'est aussi un partenaire stratégique et un pays ami", a plaidé Macron hier jeudi dans soirée. Un discours que justifient amplement les négociations autour de l'achat de 26 nouveaux Rafale de Dassault Aviation, une version Marine dédiée au porte-avions indien. Il est aussi question de vendre à Modi 3 sous-marins, un dossier scellé hier jeudi. Bref, les affaires restent les affaires…
La tradition al-Sissi gravée sur le marbre
C'est la même logique qui avait conduit Macron à remettre la grand'croix de la Légion d'honneur à son "ami", Abdel Fattah al-Sissi, lors de sa visite à Paris en 2020. Un tollé monstre s'en était suivi, à cause du traitement que le président égyptien inflige à ses opposants et aux activistes de la société civile. Mais comme al-sissi avait choisi par la suite la France pour le chantier du métro du Caire – un marché de 876 millions d'euros – et pour des navires de guerre les protestations ont été vite ensevelies.
Dans la fournée des Légions d'honneur de ce 14 juillet il y aussi celle de Patrick Pouyanné, le puissant patron de TotalEnergies. Il passe de chevalier de la Légion d'honneur à officier, pour services rendus à la France. Là aussi les écologistes ne décolèrent pas face à cette promotion des industries polluantes, qui se sont engraissées comme jamais avec la crise énergique…
"Le niveau de cynisme, de déni climatique, de sentiment de toute puissance et d'impunité du président de la République est absolument incroyable", dénonce sur Twitter la députée Sandrine Rousseau. L'indignation est la même chez l'activiste du climat Camille Etienne, qui parle de cette Légion d'honneur du PDG de Total comme d'"une blague", une mauvaise blague…
Ainsi va le monde de Macron : Des tabous qui tombent, un à un, au nom du pragmatisme, des intérêts supérieurs de la nation et accessoirement de sa légende d'artisan d'une nouvelle doctrine géopolitique qui ne se fixe aucune limite. Une diplomatie décomplexée, que ce soit avec les partenaires traditionnels de la France ou avec les nouveaux, partout où Paris le peut.

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