Suite à la confirmation de plusieurs cas de morts “soudaines” d'oiseaux en Tunisie et dans le monde, des internautes parlent de l'apocalypse ou de graves bouleversements environnementaux. Mais selon les experts, ces morts en masse se produisent régulièrement. Tout serait normal. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, estiment les biologistes. Alors que depuis quelques semaines près de mille oiseaux sont tombés du ciel raides morts. Des sources confirment une augmentation importante de la mortalité des oiseaux sauvages à Sabkhet Sijoumi ( Tunis) et au lac Echkeul ( Bizerte). De sa part, l'Association « Les Amis des Oiseaux » (AAO) a nié l'information selon laquelle plusieurs milliers d'oiseaux seraient morts en Tunisie. Selon l'AAO, la mortalité d'oiseaux observée dans deux zones humides (Sabkhet Sijoumi et Lac Echkeul) ainsi que dans deux autres sites au Nord de la Tunisie a touché pas plus que 1000 oiseaux. Aussi, le phénomène c'est pratiquement arrêté avec les grandes pluies il y a environ 3 semaines. Les symptômes prédominants étant des difficultés de locomotions. Depuis l'apparition des premiers oiseaux morts, les observateurs et les équipes sur le terrain travaillant pour l'association, ont visité des zones humides dans la région de Tunis et du Cap Bon, ainsi que dans la région de Sfax et dans le Golfe de Gabès et ils n'ont pas constaté de mortalité inhabituelle dans cesrégions. Claudia Feltrup Azazaf, directrice de l'AAO, a déclaré qu'ils sont constamment sur le terrain et s'est le cas pour d'autres organismes et institutions comme la Direction Générale des Services Vétérinaires (DGSV), la Direction Générale des Forêts (DGF) et l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE). “Il faut savoir que les oiseaux sauvages, comme tout être vivant, peuvent être atteints de certains maladies plus ou moins fréquentes et graves, mais parfois mortelles pour les oiseaux. Dans les cas observés, et suite au symptômes observés et aux analyses réalisées, il est soupçonné qu'il s'agit du botulisme, une maladie assez fréquente chez les oiseaux. Cela expliquerait aussi pourquoi le phénomène s'est arrêté avec les pluies : le développement du germe qui déclenche la maladie peut être favorisé par le manque d'oxygène dans l'eau. Quand il a plu, de l'oxygène a été introduit dans l'eau des zones humides et les conditions sont devenues moins favorables au développement du germe. En quelque sorte l'apparition de la maladie et aussi liée à la qualité de l'eau dans les zones humides”. Le botulisme est une affection nerveuse, le plus souvent d'origine alimentaire, provoquée par l'action de neurotoxines bactériennes (toxine botulique) produites par des bactéries du genre Clostridium, et qui se manifeste par des paralysies flasques. Il est admis que la bactérie se trouve naturellement à des concentrations inoffensives dans les sédiments du fond des lacs. Sous certaines conditions – abondance de nutriments, taux d'oxygène bas et température plus élevée que la normale , la bactérie produit la toxine qui finit par entrer dans la chaîne alimentaire. La consommation de ces volatiles par l'homme ou les animaux domestiques (chiens, chats, etc.) peut engendrer une intoxication fatale. De fait, le ministère de la Santé publique a appelé mercredi 16 novembre2011, les citoyens et, notamment, ceux habitant près des zones humides pouvant héberger des oiseaux d'eau sauvages, “à ne pas manipuler à mains nues des d'oiseaux morts ou malades et ne pas consommer leur viande, de protéger les enfants, d'informer les autorités compétentes et de participer à l'élimination des cadavres d'oiseaux selon ses recommandations”. Selon Abedlamajid Dabbar, écologiste:”Les gens s'intéressent généralement à ces mystères, toutefois, ces phénomènes ne sont jamais rapportées par les médias ce qui a suscité la panique chez certains citoyens. L'écologiste a appelé par ailleurs, le gouvernement à informer les gens dans l'immédiat lors de la manifestation des maladies chez les animaux et encourager la recherche scientifique pour préserver les espèces. Cependant il faut savoir que cette grande attention portée sur l'extinction d'oiseaux en masse, tandis que des milliers d'autres espèces sont vouées à disparaître, graduellement, à cause de l'activité humaine. Et aujourd'hui, personne ne semble s'en soucier.