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Présidentielle au Sénégal : Les citoyens élisent un "inconnu au bataillon" pour tout nettoyer au Kärcher
Publié dans Tunisie Numérique le 25 - 03 - 2024

Historique. Je parle de la forte mobilisation à l'élection présidentielle du 24 mars 2024 au Sénégal. Jamais on ne s'était autant mobilisé, dans l'histoire de la République, pour aller glisser son bulletin dans l'urne, dans un calme total. Cet élan honore la démocratie sénégalaise, honore l'Afrique qui hélas nous a habitué aux sorties de route. Les citoyens sénégalais, dont la parole a été systématiquement confisquée ces trois dernières années par la main de fer du président Macky Sall, avaient une furieuse envie de s'exprimer. Et s'ils se sont déplacés en si grand nombre, avant même l'ouverture des bureaux de vote, ce n'est certainement pas pour adouber le représentant du régime, l'ex-Premier ministre Amadou Ba…
Les électeurs frappent pour la troisième fois
Faire place nette, avec pour unique arme la carte d'électeur, c'est un chemin que les électeurs sénégalais connaissent bien. Ils avaient délogé de la sorte le président Abdou Diouf en 2000, après 19 ans de règne ; bis repetita en 2012 après les deux mandats d'Abdoulaye Wade teintés de dérive monarchique dans ses dernières années. C'est au tour du régime de Macky Sall d'être déboulonné. Après un deuxième mandat qui a été pollué par un hypothétique troisième mandat auquel il n'avait pas droit, en vertu de la Constitution qu'il a lui-même révisée, le chef de l'Etat sortant sort par la petite porte.
D'après les résultats épluchés par les médias, sur la base des PV issus des dépouillements des bureaux de vote, c'est le candidat anti-système Bassirou Diomaye Faye qui gagne haut la main dès le premier tour, avec près de 54% des voix. Le candidat du pouvoir, contre la volonté du président Sall, devrait se contenter de 38%. Sur la première radio du pays, TFM, un statisticien a même avancé le chiffre de 56% pour l'opposant Diomaye Faye. Une sévère défaite pour l'ancien ministre de l'Economie et ex-Premier ministre Amadou Ba mais surtout pour le président sortant. Il n'aura même pas la consolation de se payer une retraite tranquille.
En tout cas les autres challengers de Faye – ils étaient 19 candidats au total – n'ont même pas attendu les résultats officiels, dès hier soir ils ont tous appelé le candidat de PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) pour le féliciter, comme Diouf l'avait fait en 2000 et comme Wade en 2012. Ba lui traîne les pieds pour reconnaître son revers face à un "inconnu au bataillon", sa déroute n'en sera que plus cinglante et le futur président n'en sera que plus déterminé à déterrer toutes les turpitudes du régime, à sortir tous les cadavres dans les placards.
Le triste règne de Macky Sall – c'est lui-même qui a terni un bilan économique qui se défend bien – s'achèvera dans quelques heures, dans la débandade. Mais personne n'oubliera toutes ces manifestations qu'il a réprimées dans le sang, des dizaines de morts. Personne ne pardonnera tous les crimes et délits des proches du président, déballés par l'OFNAC (Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption) et que le chef de l'Etat a planqués sous le tapis, alors que dans le même temps il traquait ses opposants et les mettait en prison par centaines.
Sonko sera un problème pour Faye mais il ne sera pas le seul…
Les dossiers chauds peuplent déjà le bureau du futur président. Il y a d'abord l'équilibre qu'il devra trouver avec son mentor, Ousmane Sonko. C'est lui qui aurait dû se trouver à la place de Diomaye Faye. Mais voilà, emporté par sa fougue révolutionnaire et certainement aussi par son inexpérience, Sonko a cru qu'il pouvait, seul, vaincre Sall et tout l'Etat derrière lui. Il a oublié qu'au Sénégal l'armée et la police sont légaliste et loyalistes, et qu'elles se rangent automatiquement derrière le président, quel qu'il soit et quoi qu'il fasse…
Le premier opposant de Sall l'a oublié et s'est lancé dans un combat contre le pouvoir, qu'il a perdu, après des accusations fabriquées de toutes pièces qui l'ont conduit dans les prisons de Macky Sall. Diomaye Faye aussi y a séjourné mais pour des délits moins graves, ce qui a lui permis de garder son ticket pour la présidentielle, validé par le Conseil constitutionnel, alors que Sonko non. Ce dernier ne sera pas facile à consoler. Quelle place lui laissera son poulain devenu président ? On sait qu'une fois au pouvoir l'appétit vient en mangeant. La cohabitation avec Sonko pourrait être un problème pour Faye et le pays.
L'autre problème sera l'inexpérience du futur président. Il sera directement catapulté à la magistrature suprême, il n'a jamais eu de mandat électif – ni député ni maire ni rien – ou de mandat ministériel. Le plus jeune président de l'histoire du pays (il a fêté ses 44 ans hier dimanche) vient après des aînés qui avaient une solide cuirasse : Diouf a été gouverneur à l'âge de 25 ans, Premier ministre à 35 ans et président de la République à 45 ans ; Wade, Professeur en économie et en droit, a été ministre d'Etat avant d'occuper la fonction suprême ; Sall a été deux fois ministre, Premier ministre et Président du Parlement…
Faye passe après tout ça, avec juste en bandoulière son passé d'Inspecteur des impôts. C'est un peu maigre face aux défis énormes qui l'attendent. Et son manque d'expérience ne sera pas une excuse, bien au contraire, les électeurs sénégalais ne lui pardonneront rien.

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