Victoire électorale de Modi Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a annoncé la victoire de son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), aux élections parlementaires indiennes. Toutefois, selon les résultats préliminaires, le BJP semble perdre sa majorité parlementaire, suscitant des inquiétudes croissantes parmi la communauté musulmane, qui a souffert de persécutions au cours des dernières années. Le BJP et ses alliés ont remporté une majorité absolue au parlement, avec environ 240 sièges, contre 303 en 2019. Cela représente une diminution des gains électoraux pour un parti qui avait obtenu une majorité en 2014 et réitéré cet exploit en 2019. Modi avait prédit que la coalition nationale démocratique, dirigée par le BJP, remporterait plus de 400 des 543 sièges à la Lok Sabha. Cependant, les résultats suggèrent que l'opposition a réalisé des gains inattendus. Inquiétudes des Musulmans Avec la réélection du parti nationaliste hindou pour un troisième mandat, les musulmans indiens, qui comptent plus de 200 millions de personnes, expriment leurs craintes pour l'avenir. Des organisations de défense des droits de l'homme rapportent que la minorité musulmane en Inde fait face à des violences, des persécutions et des humiliations continues. Beaucoup de musulmans craignent que le BJP ne les traite comme des citoyens de seconde classe dans un Etat hindou. D'après plusieurs témoignages, au cours des dix dernières années, les musulmans ont été publiquement ciblés, maltraités et humiliés. Espoirs et préoccupations Pour certains, la diminution des sièges du BJP est un signe d'espoir. Cependant, Rahman Saifi, un activiste social de 27 ans de l'Uttar Pradesh, exprime des inquiétudes quant au maintien de la politique de droite du BJP, même avec une majorité réduite. Selon lui, le BJP pourrait continuer à promouvoir une "nation hindoue", ce qui est préoccupant. En outre, des appels à retirer davantage de sites religieux aux musulmans pourraient s'intensifier. Anwar Siddiqui, un commerçant de l'Uttarakhand, craint que le gouvernement du BJP ne mette en place des lois et des politiques encore plus hostiles aux musulmans, exacerbant la haine dans la société. La Situation en Cachemire Dans la région majoritairement musulmane du Cachemire, la décision du gouvernement Modi en 2019 de placer la région sous administration directe de New Delhi et la répression qui a suivi ont suscité un profond ressentiment. Riyaz Ahmed de Srinagar s'attend à ce que le troisième mandat de Modi entraîne "davantage de difficultés". Une Campagne électorale divisive Modi a été accusé d'avoir utilisé une rhétorique divisive pendant la campagne électorale pour mobiliser le vote hindou. Il a qualifié les musulmans de "migrants clandestins" et affirmé que le parti du Congrès, le principal parti d'opposition, redistribuerait la richesse nationale aux musulmans s'il gagnait. Anwar Siddiqui estime que le BJP a mené cette élection sur une "plateforme sectaire et de division". Le BJP s'est engagé à introduire un nouveau code civil commun, que les minorités craignent de voir empiéter sur leurs lois religieuses. En conclusion, les musulmans indiens craignent d'être traités comme des citoyens de seconde classe sous le gouvernement Modi, qui pourrait adopter une position encore plus dure à leur égard. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!