OxOmar, qui se présente comme un hacker saoudien, invite les hackers arabes et musulmans à attaquer des objectifs israéliens. Il a lui même mis en ligne depuis le début du mois de janvier des numéros de cartes de crédit israéliens et a continué à se faire remarquer dans la cyber guerre arabo-israélienne. “Salut, c'est 0xOmar du groupe-xp, le plus grand groupe de hackers wahhabites (interprétation rigoriste de l'islam) d'Arabie saoudite”, proclame le pirate dans un communiqué le 3 janvier. ”Nous sommes des hackers saoudiens anonymes. Nous avons décidé de publier la première partie de nos données concernant Israël”: car OxOmar revendique la publication sur Internet du détail de 400 000 cartes de crédit. Mais le PDG du groupe Israël Crédit Cards-Cal répond que seules 14 000 numéros de cartes étaient valides et que, selon lui, il ne s'agit pas d'une violation majeure dans la mesure où sept millions de cartes sont en circulation en Israël. De son côté, l'Israélien NanoJV remarque qu'OxOmar “insiste beaucoup sur son identité saoudienne, sans pour autant apporter la moindre preuve de son origine.” NanoJV ajoute que ”le pirate saoudien (ou autre) a donc rendu un fier service à la sécurité informatique israélienne en général et à certaines unités cybernétiques en particulier, qui verront probablement leurs prérogatives s'étendre et se renforcer”. Cette mini-cyber guerre s'est transformée au fil du temps en un véritable feuilleton. Le 6 janvier, un étudiant israélien affirme avoir trouvé l'identité du pirate “saoudien” : il s'agirait d'Omar Habib, né dans les Emirats Arabes Unis, et résidant actuellement dans la ville mexicaine de Pachuca. Le 7 janvier, Signal Monitoring croit savoir qu'OxOmar aurait piraté 80 serveurs israéliens et qu'il utilise une adresse mail russe, tandis que Dany Ayalon, vice-ministre israélien des Affaires étrangères menace: ”il faut transmettre un message à tous ceux qui agressent ou tentent d'agresser Israël y compris dans son cyberespace en les prévenant qu'ils se mettent ainsi en danger et qu'ils ne bénéficieront d'aucune immunité contre des actions de représailles d'Israël”. Le feuilleton s'est poursuivi le 8 janvier par l'arrestation d'un jeune homme âgé de 18 ans en Israël pour avoir utilisé de numéros de carte de crédit diffusés par OxOmar. Il avait acheté un système home cinéma, un mobile Samsung Galaxy 2, et une tablette style iPad. Le 9 janvier, un site de vente en ligne israélien annonce avoir localisé OxOmar à Dubaï, via l'adresse IP qu'il a utilisé. Par ailleurs, un groupe de hackers israéliens riposte et se vante auprès d'Ynet qui les cite, d'avoir piraté des sites Web de shopping en ligne saoudiens et obtenu des données sur des milliers de cartes de crédit. Ils précisent «pour l'instant, nous conservons ces informations et attendons le bon moment pour les publier”, mettant en garde que ”si les fuites continuent, nous causerons de grands dégâts pour la vie privée des citoyens saoudiens”. Le 11 janvier, un pirate israélien publie des centaines de numéros de carte de crédit saoudiennes, mais sans mettre le numéro du code de sécurité qui figure au dos des cartes, car il s'agit, selon lui, d'un avertissement. Le 12 janvier, le Quotidien du Peuple (Chine) indique que des Arabes ont attaqué le site du ministre israélien qui a menacé les pirates : “plusieurs hackers arabes sont parvenus temporairement lundi à publier des images de protestation sur le site Web personnel du vice-ministre israélien des Affaires étrangères” Danny Ayalon, a déclaré mardi à Xinhua son conseiller en médias. ”Cette page clandestine a été supprimée dans la demi-heure”, a indiqué M. Perry.”