Une convocation sur fond de tensions croissantes Les relations entre la France et l'Algérie atteignent un nouveau pic de tension après la convocation de l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, par le ministère algérien des Affaires étrangères. Cette convocation, largement relayée par plusieurs médias algériens, dont le quotidien gouvernemental, fait suite à des accusations de "tentatives de déstabilisation" orchestrées par Paris. Des titres tels que "Dernière sommation" ou "La patience a des limites" traduisent le ton sévère adopté par Alger. Les accusations d'Alger contre Paris Au cœur de cette crise, un documentaire diffusé récemment sur des chaînes publiques algériennes, affirmant que les services de renseignements algériens avaient déjoué un complot impliquant leurs homologues français. Alger accuse également Paris de permettre à des groupes qu'elle qualifie de "terroristes", tels que le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) et le mouvement Rachad, d'opérer librement. Selon les médias algériens, ces organisations bénéficieraient de la protection des autorités françaises et organiseraient même des réunions dans des locaux diplomatiques français en Algérie. Le cas Boualem Sansal, un point de crispation supplémentaire La situation s'inscrit également dans un contexte tendu marqué par l'arrestation, mi-novembre, de l'écrivain Boualem Sansal, franco-algérien critique du régime. Accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien, il a été arrêté à l'aéroport d'Alger. Cette détention, qualifiée d'arbitraire par plusieurs intellectuels et responsables français, a été dénoncée comme une atteinte à la liberté d'expression. L'écrivaine et ministre française de la Culture Rachida Dati a regretté une "détention sans fondement sérieux", tandis que l'agence officielle algérienne a décrit Sansal comme un "pantin du révisionnisme anti-algérien". Une relation bilatérale fragilisée Les relations entre Alger et Paris, historiquement complexes, connaissent une nouvelle détérioration. La convocation de l'ambassadeur marque une aggravation notable, alors qu'Alger dénonce des "pratiques inacceptables" et des "pressions" exercées par Paris. Cette crise intervient dans un contexte où les mémoires coloniales et les enjeux géopolitiques régionaux continuent de peser lourdement sur les relations franco-algériennes.
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