Dans les dédales de l'or vert, pour tenter d'y lire l'avenir, entre surproduction, saturation du marché mondial et baisse de la demande – donc chute drastique des cours -, des huileries débordées par les quantités à traiter et des olives qui risquent de pourrir… Bref, ce n'est pas la forme des grands jours. Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Dhaoui Midani, disait le 23 octobre dernier qu'une des solutions pour décongestionner le secteur et limiter la casse était la commercialisation du litre d'huile d'olive à 10 dinars. Il disait qu'avec un peu de bonne volonté – celle des pouvoirs publics – il est tout à fait possible de vendre à ce tarif là, il ne le dit plus ce lundi 16 décembre… L'Etat fait ce qu'il peut pour débarrasser les producteurs des stocks qu'ils ont dans les bras et qui risquent d'y rester. Dans ce sens il a été proposé de vendre l'huile d'olive à 12 dinars le litre pour les adhérents des amicales et mutuelles du secteur public. Mais même avec ça on est très loin des actions énergiques qu'il faille entreprendre pour solutionner le problème, à en croire le président du Synagri. Il balayé sur Mosaïque FM la posture des autorités quant à des alternatives rapides pour résoudre la crise de l'huile d'olive. Le compte n'y est selon lui. «La situation ne fait que se compliquer davantage, avec des prix qui continuent de plonger jour après jour», a-t-il asséné. Il a déclaré que le syndicat a déjà proposé d'affecter des stocks au marché local, sur la base des tarifs préférentiels mis en place par l'Etat. «Nous ne demandons pas une hausse des prix qui accablerait le consommateur tunisien, mais nous exigeons que justice soit faite pour les agriculteurs (…). En tant que producteurs, nous ne pouvons pas accepter 12 dinars le litre d'huile d'olive. Ce prix serait une perte totale pour l'agriculteur. Nous n'accepterons rien en-dessous de 15 dinars». Par ailleurs M. Midani a dit que le stockage n'est pas une catastrophe pour les huileries, bien au contraire, mais c'est préjudiciable pour les agriculteurs, qui ont besoin de liquidités pour rembourser leurs créances. «Le seul remède réside dans le financement, il doit être accéléré», a-t-il ajouté. Il a invité le gouvernement à orienter les subventions dédiées aux huiles végétales importées vers l'huile d'olive. Il est d'avis qu'elle telle mesure ferait le bonheur des consommateurs tunisiens tout en soignant les intérêts des agriculteurs locaux, au lieu de faire le jeu des exportateurs étrangers. Le président du Synagri a déclaré qu'à peine 30% des olives ont été récoltées sur tout le territoire national, l'explication : les agriculteurs ont reculé face à la faiblesse des prix, ils ont temporisé en attendant la montée des cours. Mais c'est le contraire qui s'est produit, les prix ont continué à chuter. Il a alerté sur les effets néfastes de cette conjoncture… «Différer la cueillette impactera négativement les oliviers, faisant planer un risque sur la prochaine saison. De plus les huileries feront face à un encombrement très conséquent, causant un amoncellement des olives. De la sorte la qualité sera affectée ainsi que la valeur de l'huile d'olive tunisienne sur les marchés internationaux», a alerté M. Midani. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!