Le 19 mars 2025, la Turquie a été secouée par l'arrestation d'Ekrem İmamoğlu, maire d'Istanbul et figure emblématique de l'opposition. Accusé de corruption, d'extorsion, de blanchiment d'argent et de soutien au terrorisme, notamment en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), İmamoğlu a été placé en détention provisoire, suscitant une vague de manifestations à travers le pays. Dès l'annonce de son arrestation, des centaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues d'Istanbul et d'autres grandes villes pour exprimer leur indignation. Les rassemblements, initialement centrés sur la demande de libération du maire, ont rapidement évolué en une contestation plus large du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan, accusé de dérive autoritaire. Les forces de l'ordre ont réagi en utilisant des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc pour disperser les foules, procédant à l'arrestation de plus de 340 personnes. L'arrestation d'İmamoğlu a également eu des répercussions économiques notables. La livre turque a chuté de 14,5 % par rapport au dollar américain, tandis que l'indice BIST 100 de la Bourse d'Istanbul a reculé de 8,72 %, passant de 10 802 à 9 860 points. Face à cette situation, la banque centrale turque a dû intervenir en vendant près de 10 milliards de dollars de réserves en devises pour stabiliser la monnaie nationale. Sur le plan politique, le Parti républicain du peuple (CHP), auquel appartient İmamoğlu, a réaffirmé son soutien en le désignant officiellement comme candidat à l'élection présidentielle de 2028. Cette décision intervient malgré les accusations portées contre lui, que ses partisans considèrent comme une tentative du gouvernement d'éliminer un adversaire politique de premier plan. La communauté internationale a réagi avec inquiétude face à ces événements. Le Conseil de l'Europe a fermement condamné l'arrestation d'İmamoğlu, la qualifiant d'atteinte à la volonté populaire. Des organisations de défense des droits de l'homme, telles qu'Amnesty International, ont également dénoncé une escalade de la répression en Turquie, pointant du doigt une atteinte à la démocratie et à l'Etat de droit. Alors que les manifestations se poursuivent et que la tension demeure palpable, l'avenir politique de la Turquie apparaît incertain. La détention d'Ekrem İmamoğlu pourrait marquer un tournant majeur dans la dynamique politique du pays, renforçant la détermination de l'opposition et exacerbant les divisions au sein de la société turque. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!