TUNIS (TAP) - Les journées exceptionnelles, vécues par les Tunisien durant la Révolution du 14 janvier 2011, au cours de laquelle le mur de la peur est tombé et le verbe s'est libéré, et dont les péripéties resteront à jamais gravées dans la mémoire collective, étaient le thème central autour duquel s'est articulé le documentaire ''L'Auditorium'' du jeune cinéaste Karim Yaakoubi, projeté mercredi soir au Club Tahar Haddad, dans le cadre de la 29ème session du Festival de la Médina de Tunis. Muni de sa caméra, ce réalisateur s'est promené à travers les rues de la capitale depuis le 14 janvier jusqu'au 15 août, pour nous livrer des images inédites sur les revendications des tunisiens notamment pendant les Sit-in 1 et 2 de la Kasbah et la récente manifestation populaire demandant l'indépendance de la justice. Dans ce documentaire, Karim Yaakoubi n'a pas filmé des faits marquants, mais une série de témoignages de manifestants, toutes catégories confondues. Le réalisateur rapporte dans son film, les propos d'agents des forces de l'ordre lors de la manifestation qu'ils ont organisé en signe de protestation contre la précarité de leur condition de travail. Les témoignages des jeunes issus des régions de l'intérieur, revendiquant le droit au travail en tant que garant de la dignité, et ceux des mères tunisiennes dénonçant l'injustice, l'humiliation et le pillage des richesses nationales ont été les éléments clés de ce documentaire. La caméra de Yaakoubi a filmé les revendications spontanées des manifestants, regroupés à la place de la Kasbah dans une sorte d'Auditorium où chacun commentait à sa manière les évènements que traversait le pays. La démarche narrative employée par le cinéaste et le choix des témoignages étaient par moment dépourvus de l'objectivité exigé par le genre documentaire. Après cette première expérience de documentaire, Karim Yaakoubi devrait, selon les critiques, coller encore plus à la réalité en empruntant une démarche plus méthodique et objective dans le choix et la présentation des témoignages. Karim Yaakoubi est titulaire d'une maîtrise en psychologie clinique et d'un master en psychologie sociale. Il est membre de la Fédération des cinéastes amateurs (FTCA), président et fondateur du club des cinéastes amateurs ''El Kantara''2001/2002, président du club des cinéastes amateurs ''Tahar Haddad'' et membre de la commission du scénario de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (2009/2010). Karim Yaakoubi compte à son actif plus de 50 courts-métrages en tant que réalisateur assistant ou caméraman, et 7 courts-métrages. Il est titulaire notamment d'une médaille de bronze de la Rencontre internationale du cinéma de Slovaquie, et du premier prix du Festival international du film amateur de Kélibia.