TUNIS (TAP) - Des promoteurs de projets ont appelé à réformer le système de financement pour garantir un meilleur accès aux crédits seuls à même de permettre la concrétisation des projets et la préservation des emplois. Réunis, lundi à Tunis, à l'occasion de la journée de la finance, s'inscrivant dans le cadre du Mois de l'emploi et du développement régional, les promoteurs ont mis l'accent sur l'importance d'introduire des réformes profondes sur les services administratifs et bancaires et d'accélérer les démarches administratives. Expliquant sa situation, Zyed Ben Ali propriétaire d'un centre d'appels, a souligné que son entreprise fait face à certaines difficultés pour réaliser de nouveaux projets à cause du refus des banques de lui accorder des crédits faute d'autofinancement. Pour Lassaad Bettaïeb, promoteur d'un projet dans le secteur de la construction, il est primordial d'accélérer les démarches administratives et de réduire les délais d'obtention des crédits dans l'objectif de répondre aux besoins urgents du marché libyen qui nécessite des prises de décisions rapides de la part des entreprises. Un autre promoteur a affirmé que son entreprise, spécialisée dans la fabrication des systèmes électroniques pour automobiles, est en train de perdre ses clients au sein des services gouvernementaux. Cette situation a obligé l'entreprise à réduire le nombre de ses ouvriers, a-t-il indiqué. Au cours de la même réunion, les représentants des structures de financements gouvernementales et non gouvernementales, ont présenté l'apport de ces institutions dans la consolidation de l'emploi. Ils ont, en outre, appelé à renforcer les efforts déployés dans ce domaine en vue de couvrir toutes les régions du pays, réitérant par la même occasion l'importance de réformer le système d'octroi des micro-crédits. M. Hafedh Gharbi, Président-directeur général de la BTS (Banque Tunisienne de Solidarité, a indiqué que son établissement a accordé, depuis sa création en 1997, environ 716 mille crédits d'un montant estimé à 1300 millions de dinars. Ces crédits ont permis d'embaucher 190 mille personnes dont 45 pc sont des habitants des régions de l'Ouest, a-t-il précisé. M. Kahlil Ammar, PDG de la BFPME (Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises) a, pour sa part, précisé que durant les dernières années, la banque qui a soutenu les opérations de création d'entreprises, n'a pas atteint tous ses objectifs en raison, notamment, du manque de ressources financières. Et d'ajouter que la BFPME devra, à l'avenir, jouer un rôle déterminant au niveau régional. Pour M. Michael Philip Cracknell, secrétaire général de l'organisation Enda inter-arabe, le projet de loi relatif au financement des PME qui sera publié prochainement, est décevant car il ne répond pas aux attentes des établissements de crédits. Le responsable a recommandé l'élaboration d'une étude visant à répertorier les projets qui devront être réalisés par les jeunes de la révolution et qui veulent obtenir des financements. Au programme des travaux de cette manifestation, figurent des ateliers sur les questions relatives à la micro-finance, les fonds d'investissement et de capital risque.