BAGDAD (TAP) - L'Irak va envoyer prochainement une délégation à Damas pour tenter d'initier un dialogue entre les autorités et l'opposition syrienne afin de mettre un terme à neuf mois de violences, a affirmé jeudi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. «Quand j'arriverai à Bagdad, j'organiserai immédiatement une réunion pour préparer l'envoi d'une délégation à Damas afin de mettre en application l'initiative irakienne» , a-t-il dit dans l'avion qui le ramenait de Washington à Bagdad. Selon M. Maliki, l'initiative irakienne consiste à ouvrir un dialogue entre les autorités syriennes et l'opposition pour aboutir à des résultats satisfaisants pour les deux parties. Jusqu'à présent, l'opposition syrienne a refusé tout dialogue avec le régime de Bachar al-Assad dont elle demande le départ. «Les Américains et l'Europe ont peur de la phase de l'après Bachar al-Assad, c'est pourquoi ils comprennent notre initiative», a-t-il ajouté. M. Maliki avait manifesté lundi son désaccord avec le président américain Barack Obama au sujet de la situation en Syrie, affirmant qu'il ne se sentait pas le droit de réclamer le départ du président Assad comme le fait Washington. M. Obama, qui venait de recevoir M. Maliki dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, a noté des «désaccords tactiques» sur la question syrienne, tout en reconnaissant que son hôte avait à coeur les intérêts des Irakiens. « Je sais que les peuples doivent obtenir leur liberté, exercer leur libre-arbitre, (parvenir à) la démocratie et l'égalité. Nous sommes en faveur de ces droits (...) parce que nous les avons obtenus nous-mêmes», a affirmé M. Maliki lors d'une conférence de presse avec M. Obama. «Mais je n'ai pas le droit de demander à un président de démissionner. Nous ne pouvons pas nous arroger ce droit», a encore dit le Premier ministre irakien.