DAMAS (TAP) - La presse syrienne a appelé mercredi l'opposition à se joindre aux réformes et au gouvernement d'union nationale promis la veille par le président Bachar al-Assad lors d'un discours télévisé. Le discours « constitue un plan de travail pour sortir de la crise et invite toutes les composantes de la société syrienne (...) à participer à la transition », écrit le quotidien officiel al-Baas, ajoutant que ce plan « sera à l'ordre du jour du 11è congrès du parti Baas » prévu en mars. M. Assad « a appelé l'opposition à oeuvrer sur deux axes (...), à savoir la lutte antiterroriste et les réformes », affirme pour sa part le journal officiel as-Saoura, soulignant que « le chemin sera relativement long ». « Il sera dans l'intérêt des (groupes d') opposition de participer aux réformes et de se dissocier du (terrorisme) afin de ne pas se placer en situation d'affrontement direct avec la détermination de l'Etat à combattre » le terrorisme, affirme le journal. L'opposition « ne doit pas sous-estimer le gouvernement élargi » promis par le président car « ce gouvernement constituera un moteur dans l'élaboration des réformes », poursuit as-Saoura. « Il sera préférable de régler la crise avec une opposition présente au sein d'un gouvernement élargi », a encore indiqué le journal, soulignant que l'opposition devait se dissocier des pays étrangers « qui sont engagés dans une affaire qui ne les concerne pas ». Depuis mi-mars, la Syrie est en proie à une révolte réprimée dans le sang, mais le régime n'en reconnaît pas l'ampleur et attribue les troubles à des « bandes terroristes armées » manipulées par l'étranger. M. Assad a évoqué mardi « l'idée d'un élargissement du gouvernement qui accueillera toutes les forces politiques ». Mais, a-t-il précisé, « nous ne voulons pas d'opposants qui reçoivent des (ordres) de l'étranger, qui nous font du chantage ». L'opposition a rejeté ce discours, accusant le président de refuser tout compromis politique et de privilégier une solution « sécuritaire » à la crise au risque d'entraîner le pays dans une guerre civile.