Tweet Share NEW DELHI (Inde)(TAP) - L'opposition en Inde a menacé mercredi de bloquer les travaux de la session parlementaire en cours jusqu'à ce que le Premier ministre, Manmohan Singh, présente sa démission après la révélation d'une perte financière massive dans le secteur minier. Dans un rapport rendu public vendredi, l'auditeur général aux Comptes en Inde a accusé l'Etat d'avoir perdu depuis 2004 des milliards de dollars en attribuant des gisements miniers à certains groupes privés au lieu de les vendre aux enchères. Le Premier ministre, qui a vu son image de "Monsieur Propre" déjà entachée par plusieurs retentissants scandales de corruption au sein de son gouvernement, a été ministre du Charbon de 2004 à 2009. Un ténor de l'opposition, Arun Jaitley, a annoncé mercredi que son parti, le très conservateur Bharatiya Janata Party (BJP), ferait obstruction aux travaux parlementaires, tant que le chef du gouvernement, 79 ans, ne présenterait pas sa démission. "On doit normalement éviter de faire obstruction au parlement, mais, dans de rares cas, les partis le font", a commenté M. Jaitley sur la chaîne d'informations télévisées Times Now, après la suspension des sessions des deux chambres du parlement. "Pour aller de l'avant, le Premier ministre doit reconnaître sa culpabilité. La raison en est évidente. Sur les huit ans (passés sous revue par l'auditeur aux comptes), il a été cinq ans ministre du Charbon", a-t-il argumenté. La menace de faire obstruction au travail parlementaire intervient à un moment où le milieu des affaires et les investisseurs attendent impatiemment l'annonce de réformes pour stimuler la croissance économique, qui connaît des ratés. En 2010, le BJP et ses alliés de l'opposition avaient bloqué une session parlementaire dans son intégralité, après la révélation d'une vente frauduleuse de licences de téléphonie mobile qui avait spolié le Trésor d'une somme allant jusqu'à 39 milliards de dollars. Selon le récent rapport de l'auditeur aux comptes, des entreprises minières ont bénéficié de gains de l'ordre de 33,4 milliards de dollars (27 milliards d'euros) depuis 2004, dont une partie aurait dd tomber dans l'escarcelle de l'Etat s'il avait attribué les gisements de charbon par le biais d'une vente aux enchères. Tweet Share Suivant