SFAX, 28 mars 2010 (TAP) - Des centaines de Borjs trônent, toujours, au milieu des vergers, à Sfax, résistant ainsi aux effets du temps et à l'extension urbaine dont le rythme s'est accéléré ces dernières années. Les milliers de borjs qui symbolisaient, depuis des siècles, la richesse de l'architecture traditionnelle de la capitale du sud se sont réduits à des centaines avec la généralisation de l'habitat moderne. Ils avaient marqué, vers la fin du 17e siècle, la vie des sfaxiens qui passaient l'année entre deux maisons, une en hiver, dans la Médina, au milieu des souks, et une en été (borj), dans les vergers ("jeneins"). Le borj à la forme architecturale défensive était occupé, au départ, par les kaids (gouverneurs) et les familles aisées avant de se généraliser auprès de la population. L'attachement des gens de la ville à ce type d'habitat trouve son explication dans le confort et la sécurité qu'il offre. Entouré de vergers, le borj constitue, en effet, un refuge et un lieu de repos inégalé. Ses murs hauts et épais, ses fenêtres étroites et ses toits en voûte, ou de bois d'olivier, offrent une sensation de sécurité et de tranquillité, sans compter la climatisation naturelle qu'ils favorisent avec des températures ambiantes fraîches en été et douces en hiver.