TUNIS, 4 oct. 2010 (TAP) - M.Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, a présidé lundi après-midi, au siège de Beit al-Hikma, à Carthage, l'ouverture d'une journée d'étude organisée par cette institution et consacrée à l'artiste peintre Aly Ben Salem (1910-2001), à l'occasion de la célébration du centenaire de la naissance de cet artiste, et ce, en présence de M.Abdelwaheb Bouhdiba, président de l'Académie tunisienne de sciences, des lettres et des arts (Beit al-Hikma), de la veuve suédoise de l'artiste et de nombreux intellectuels et créateurs. Le ministre a souligné que la célébration de ce centenaire s'inscrit dans le droit fil de la tradition instaurée par le Président Zine El Abidine Ben Ali depuis l'aube du Changement, consistant en l'hommage rendu aux figures de proue qui ont contribué à l'enrichissement de la scène culturelle tunisienne et à l'ancrage de l'identité nationale. Il a fait remarquer qu'Aly Ben Salem était parmi ces précurseurs de la première moitié du 20ème siècle qui avaient participé à l'essor du pays grâce à leur génie. Il a ajouté que cet artiste naquit en 1910 à Kalaâ Kobra, d'un père qui dirigeait, à la fois, une école et un bureau de poste. Il a fréquenté le centre des arts indigènes à Tunis en compagnie de son collègue Hatem El Mekki avant de rejoindre le lycée Carnot. Il a été aussi le premier Tunisien à avoir adhéré à l'Ecole des beaux arts de Tunis en 1930 où il a été l'élève d'Armand Vergeau. Cependant, son ouverture sur la culture occidentale ne l'a pas empêché d'être très attaché au patrimoine de son pays: ses premiers tableaux ont puisé leurs thèmes dans la médina de Tunis, ses souks, son architecture et les costumes traditionnels de ses habitants. Ses oeuvres étaient liées à l'art de la miniature. Il excellait dans ce style à telle enseigne qu'il a reçu le premier prix de la miniature en 1936, l'année au cours de laquelle il a voyagé à Paris où il a découvert diverses écoles de la peinture occidentale. La deuxième étape de cet artiste, a indiqué le ministre, a été marquée, dans les années 40, par le recours à un style qui dépasse la réalité concrète pour décrire un monde féerique, d'une beauté extraordinaire. Par ailleurs, M.El Basti a souligné qu'Aly Ben Salem était un militant nationaliste et un artiste authentique attaché à ses racines tunisiennes et arabo-islamiques, tout en étant ouvert sur les autres cultures et les autres formes d'expression artistique. Le fait qu'il a vécu en Suède durant 40 ans, a observé le ministre, n'a pas altéré son amour pour son pays natal puisqu'il est revenu en Tunisie où il a choisi de vivre à Hammamet, ouvrant sa maison aux intellectuels et aux artistes pour l'échange, la rencontre et l'amitié. Le ministre s'est félicité du fait qu'Aly Ben Salem a été honoré de son vivant, précisant que le Président Zine El Abidine Ben Ali l'a décoré, en 1991, des insignes de grand cordon de l'ordre de mérite national, au titre du secteur culturel. Notons que cette journée d'étude a comporté plusieurs communications qui ont mis la lumière sur divers aspects de la vie et l'oeuvre d'Aly Ben Salem. Cette journée constitue un prélude au programme concocté par le comité du centenaire comportant un colloque sur Aly Ben Salem précédé d'une grande exposition de cet artiste, au mois de décembre prochain, outre la publication d'un catalogue raisonné sur les oeuvres complètes de l'artiste. En marge de cette journée, le ministre a inauguré, au hall de Beit al-Hikma, une exposition comprenant 20 tableaux d'Aly Ben Salem, répartis entre peintures à huile et aquarelles traitant de la vie quotidienne et des us et coutumes en Tunisie, outre des portraits de femmes et d'hommes.