TUNIS, 15 mars 2011 (TAP) - «Les efforts de lutte contre la corruption sont en crise en Tunisie », en raison de l'absence de consensus concernant la partie chargée de ce dossier, a affirmé mercredi, M. Sion Assidon, membre fondateur de "Transparency International". Il a évoqué au cours d'une conférence de presse à Tunis, la plainte déposée contre la commission nationale d'investigation sur les affaires de malversation et de corruption, créée par le gouvernement provisoire et ce par des avocats qui considèrent que ce dossier doit être à la charge de la justice. M.Sion, qui dirige une délégation de "Transparency" en visite en Tunisie du 12 au 15 mars, a indiqué que la lutte contre la corruption, une des principales revendications du peuple tunisien depuis la révolution, peut être assurée par la presse d'investigation, la justice ou bien, être à la charge d'une commission ou structure officielle à condition d'en déterminer, par la suite, les prérogatives d'une manière plus précise et plus globale. Pour ce membre fondateur de "Transparency", il est impératif de parvenir à une solution dans les meilleurs délais, afin de faire avancer les efforts de lutte contre la corruption dans le pays. Il a souligné l'enthousiasme qui anime les différentes parties rencontrées par la délégation durant son court séjour en Tunisie pour extirper la corruption à la racine en Tunisie, ainsi que leur souci de couper court avec le passé. La délégation de "Transparency International" s'est entretenue notamment avec des juristes, des représentants de la société civile (associations de lutte contre la corruption), de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de malversation et de corruption et les avocats qui ont porté plainte contre elle. Concernant la contribution de "Transparency" à la lutte contre la corruption en Tunisie, M .Assidon a affirmé qu'il revient aux Tunisiens de définir la stratégie à adopter dans ce domaine dans le cadre d'un consensus, exprimant la disposition de l'organisation à faire profiter la Tunisie de son expérience dans ce domaine. S'agissant de la création d'une section de l'organisation en Tunisie, le responsable a indiqué que cette action nécessite du temps et demeure tributaire des modes de lutte contre la corruption adoptés dans le pays et de la participation de toutes les parties concernées à cette opération. La Tunisie, a-t-il précisé, est signataire de la convention des Nations-Unies contre la corruption et partant, elle est obligée d'adopter un mécanisme indépendant de lutte contre la corruption, de manière à être complémentaire avec une justice forte et indépendante. Créée en 1993, "Transparency International" dont le siège se trouve à Berlin, compte 90 sections indépendantes. Elle œuvre, notamment, à sensibiliser à l'importance de la lutte contre la corruption et à faire adopter des critères d'intégrité dans les secteurs public et privé.