TUNIS, 15 avr 2011 (TAP) - La conférence internationale sur "la justice transitionnelle: aborder le passé, construire le futur", a poursuivi, jeudi après-midi, ses travaux. Plusieurs problématiques ont été évoquées telles les poursuites judiciaires, les procès et la réforme des services de sécurité. Me Neziha Boudhib, a indiqué que les poursuites judiciaires dans le processus de la justice transitionnelle, nécessitent cinq conditions: dévoiler la vérité, le dédommagement des victimes, l'assainissement des institutions et des services administratifs et judiciaires. Le président du centre international de la justice transitionnelle a relevé, qu'en cette étape post-révolutionnaire que traverse la Tunisie, il est possible de se limiter à traduire en justice les hauts responsables du régime accusés d'avoir commis des abus à l'encontre de leurs peuples dans le respect de la loi tout en veillant à l'organisation de sessions de formation au profit des magistrats. Le haut conseiller du centre international de la justice transitionnelle, a relevé, que la période transitoire que connaît la Tunisie commande la mise en place de nouvelles alternatives juridiques permettant de prouver les crimes commis. En ce qui concerne l'axe de la réforme du secteur sécuritaire, la représentante du centre norvégien des affaires internationales a indiqué que l'institution sécuritaire est généralement une institution corrompue dans les régimes dictatoriaux. Elle a expliqué que l'opération de réforme se réalise en trois étapes qui devraient être couronnée par la mise en place d'une commission indépendante composée de personnalités crédibles. Le directeur du centre international de la justice transitionnelle a souligné que l'un des principaux défis de l'étape pour un pays comme la Tunisie est la dissolution des forces de sécurité corrompues appelant à la mise à niveau de l'institution sécuritaire et à la sensibilisation à la question des droits de l'homme. Dans le même sens, le président du Centre marocain d'étude sur les droits de l'homme et la démocratie Habib Balkouch a affirmé la nécessité à ce que l'institution sécuritaire accepte de discuter avec les militants des droits de l'homme. Il a exprimé le vœu de voir l'expérience tunisienne s'imposer comme un modèle pour toute la région arabe.