TUNIS, 15 avr 2011 (TAP) - Le débat est lancé sur la scène politique tunisienne pour discuter du principe de l'adoption d'un projet de plate-forme permettant de fédérer les forces vives de la société tunisienne autour d'un ensemble de principes et d'un projet de société. Une réunion est prévue, mercredi prochain, au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, afin de débattre du principe d'adoption de ce projet dont la forme n'a pas été encore précisée. Il s'agira, une fois le principe adopté, "d'un pacte républicain", d'une charte ou "d'une déclaration sur les principes de la Révolution". La question suscite l'intérêt des différents partis politiques. Plusieurs acteurs de la scène politique se sont prononcés sur cette question ainsi que sur les principes fondamentaux qui doivent être à la base de cette plate-forme. S'agissant, en particulier, du maintien du régime républicain mais aussi de la préservation de tous les acquis modernistes de la Tunisie, particulièrement, ceux en rapport avec les droits de la femme et le Code du statut personnel mais aussi concernant la séparation entre le religieux et le politique. Al Wifak a appelé à "un pacte civique", fondé sur quatre principes. Il s'agit, en particulier, de l'affirmation du régime républicain, de la préservation du Code du statut personnel, de l'identité arabo-musulmane du pays et de l'impératif de séparer la religion et l'Etat. L'ensemble des principes et acquis réalisés par la Révolution de la liberté et de la dignité doivent être rassemblés dans le cadre d'"Une déclaration de la révolution tunisienne", soutient, de son côté, le parti Al Baath. Il s'agirait plutôt, selon le Parti du Centre Social, de l'élaboration "d'un contrat social" qui plaide pour l'égalité pour tous et l'édification d'un Etat de citoyenneté. La Tunisie et la République, affirme le Parti Socialiste de Gauche ont, plus que jamais, besoin d'un consensus national autour des principes et valeurs de la République dans le cadre d'"une charte républicaine contraignante" qui prend la forme d'un "pacte républicain". Cette plate-forme, qui aura "la force d'un engagement moral", a-t-on précisé au sein de l'Instance, doit faire l'objet du consensus de l'ensemble des membres de l'instance. Si la majorité venait à accepter ce projet, une commission sera créée à cet effet pour l'élaboration d'un projet qui sera soumis à l'approbation de l'instance. Certaines parties préconisent même de soumettre "ce pacte" à un référendum afin qu'il soit l'engagement citoyen de l'ensemble des Tunisiens. Le débat prévu au sein de la Haute instance sur cette question permettra de trancher sur une question qui est tout aussi importante que les prochains rendez-vous électoraux.