WASHINGTON, 4 nov 2009 (TAP) - Le représentant des Nations unies en Afghanistan, le Norvégien Kai Eide, a appelé mardi le président Hamid Karzaï à montrer son engagement à réformer à travers la composition de son futur gouvernement, sous peine de perdre l'appui de la communauté internationale. M. Karzaï a promis de combattre la corruption au cours de son prochain mandat, après une élection entachée d'accusations de fraude, suscitant des tensions croissantes avec l'administration du président américain Barack Obama. ''Nous sommes réellement à un tournant'', a déclaré M. Eide, interviewé depuis Kaboul par la chaîne américaine publique PBS. ''Le débat auquel nous avons assisté ces derniers mois dans la communauté internationale va devenir encore plus passionné, encore plus difficile s'il n'y a pas de signal positif important à travers la composition du nouveau gouvernement'', a dit le diplomate. ''Certains Afghans considèrent que l'Afghanistan est si important stratégiquement que nous allons rester ici quoi qu'il arrive. Ce n'est tout simplement pas vrai'', a-t-il ajouté. L'administration Obama, qui étudie l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, a critiqué l'alliance d'Hamid Karzaï avec des seigneurs de la guerre accusés de violations des droits de l'homme et de trafic de drogue. M. Karzaï est apparu mardi au cours d'une conférence de presse aux côtés de l'une de ces figures controversées, Mohammad Qasim Fahim, qu'il a choisi comme vice-président. Les avertissements de M. Eide interviennent après que ce dernier a été critiqué pour s'être montré trop hésitant dans ses demandes aux autorités afghanes pour éliminer la fraude électorale. L'Onu a limogé son adjoint, l'Américain Peter Galbraith, après qu'il eut fait part de ses soupçons concernant des bourrages d'urnes.