TUNIS, 27 nov 2009 (Rédaction TAP - Samia Aliou)- La Cité des sciences à Tunis (CST), ne cesse d'innover. Outre ses expositions permanentes et temporaires, ses conférences, ses publications scientifiques et ses projections astronomiques, voilà qu'elle s'engage dans le montage d'expositions interactives de vulgarisation scientifique, expositions qu'elle compte mettre à la disposition du public tunisien, voire les exporter. C'est ainsi que la CST, vient de concevoir une exposition intitulée "Maths 21", pour le compte de son homologue saoudien, le Centre Prince Soltane Ibn Abdelaziz des sciences et de la technologie. Cette réalisation procède du partenariat établi entre les pays membres du réseau NAMES (North Africa and Middle East Science Centers Network). Dinosaures du désert grandeur nature La CST envisage, par ailleurs, de monter une exposition sur les dinosaures du désert, en collaboration avec l'Institut supérieur des Beaux-arts de Tunis. Ce dernier se chargera de la reconstitution, grandeur nature, de ces espèces préhistoriques disparues depuis des millions d'années, à travers des spécimens d'au moins 18m de longueur. Des maquettes ont été, d'ores et déjà, réalisées. Un plan d'exécution est en cours d'élaboration avec les Beaux-arts.Le projet devra être fin prêt en 2010 et sera installé à la Cité des sciences, à Tunis. Cette exposition permettrait aux visiteurs de tous âges et de tous niveaux d'instruction de se familiariser aux diverses espèces animales de l'ère paléontologique, leur environnement naturel, les forêts dans lesquelles elles vivaient, jadis et aujourd'hui disparues, ayant fait, progressivement, place au désert. Elle devra retracer les bouleversements géologiques et la constitution des continents sous l'effet du mouvement des plaques tectoniques. C'est en fait une manière d'inviter le visiteur à réfléchir sur l'univers comment il fut, comment il est devenu et comment il évoluera. En outre, la CST envisage la création d'un espace consacré aux nouvelles technologies, un projet qui se veut à la mesure des aspirations du pays à adhérer, pleinement, à la société de l'information, a affirmé à l'Agence TAP, M.Mohamed Hedi Ben Ismail, Directeur général de la Cité des Sciences de Tunis. Par ailleurs, la cité a entrepris la réalisation d'un espace dédié à l'eau. Certains modules scientifiques de ce projet viennent d'être élaborés en Espagne.L'inauguration est prévue, prochainement, à Tunis. La CST au coeur de l'actualité La Cité des sciences a choisi de se placer au cœur de l'actualité.C'est ainsi qu'elle participe activement à la célébration, en 2009, de l'Année mondiale de l'astronomie. Des conférences, des ateliers, des projections de films et des veillées astronomiques sont, ainsi, programmés tout au long de l'année. L'exposition itinérante « El Katira » de la CST a axé ses programmes pour 2009 sur l'astronomie afin de permettre aux enfants dans les régions de célébrer cette manifestation mondiale et de se familiariser au système solaire. La CST a organisé en avril 2009, la manifestation « 100 heures d'astronomie » à Tunis, Sfax, Kairouan et Siliana, participant ainsi à un 'marathon' planétaire focalisé, principalement, sur l'observation de la lune. Le programme de vulgarisation de l'astronomie élaboré par la cité depuis 2006 et destiné aux enfants âgés de 4 à 10 ans est repris dans quatre régions en Europe et dans certains pays d'Afrique, à l'occasion de l'Année mondiale d'astronomie. Ce projet avait été adopté comme programme pilote, par l'Union astronomique internationale. Il consiste en des ateliers interactifs sur le système solaire, l'éclipse lunaire et solaire, le cosmos, et autres activités qui expliquent les phénomènes célestes aux enfants. La CST a lancé un site spécial, à l'occasion de l'année mondiale de l'astronomie (astronomy2009tunisia.org). Le site donne des indications sur l'invention de l'astronomie et du télescope, ainsi que sur l'astronomie arabe. Il présente des fiches pédagogiques sur quelques phénomènes astronomiques (soleil et ombres, jour et nuit, mouvement des étoiles, latitude d'un lieu, les saisons, les 13 constellations du zodiaque, les phases de la lune, les éclipses).Il s'est ajouté au site officiel (cst.mu.tn) A l'image des ancêtres arabes Le thème de l'astronomie apparaît, également, en bonne place dans le programme concocté par la CST pour marquer sa contribution à la célébration de la manifestation « Kairouan capitale de la culture islamique pour 2009 ». Outre l'astronomie, la Cité des sciences rend hommage à la capitale des Aghlabides pour sa contribution à l'enrichissement des sciences universelles à travers, notamment, les mathématiques, la médecine et l'architecture. Une exposition de "Projets d'architecture de la ville de Kairouan à l'époque des Aghlabides et Sanhajites" a eu lieu à la CST et à Kairouan. Une conférence a été organisée, dans ce même contexte, sur «Le rôle de Kairouan dans l'édification du Maghreb» (14 avril 2009). Le 25 décembre 2009, Kairouan s'invitera à la Cité des Sciences, à Tunis, à travers une Conférence sur « Le rayonnement scientifique de Kairouan et son apport à la civilisation méditerranéenne ». Cette rencontre sera suivie et précédée de tant d'autres visant à éclairer le public sur l'apport des Arabes à l'enrichissement de la connaissance. Et c'est bien là la mission première de la Cité des sciences érigée près du site archéologique du Bassin Abou Fehr (XIIIe siècle de notre ère), site à partir duquel elle établit une passerelle entre ce passé glorieux et l'avenir à construire par les jeunes générations. Question de redonner confiance aux jeunes en leur potentiel, à l'image de leurs ancêtres et d'en faire un point de départ pour les initier à la science, explique le directeur général de la CST. Cette démarche est illustrée par l'architecture futuriste de la Cité des sciences dont l'élément phare est représenté par le Planétarium. Cette sphère de 20 mètres de diamètre réalisée grâce à un savoir-faire purement tunisien, abrite une salle de spectacles en 3D dédiés à l'univers et aux phénomènes célestes. Un public de plus en plus nombreux La cité attire de plus en plus de visiteurs, jeunes et moins jeunes. De 85 mille, en 2006, leur nombre est passé à plus de 158 mille, en 2008. Cette progression remarquable illustre l'intérêt grandissant des enfants et des jeunes et le succès, notamment, des programmes à la carte établis par la cité avec ses partenaires, associations et établissements publics à travers toutes les régions. De nombreux visiteurs de la CST viennent des villes et villages où avaient eu lieu des manifestations itinérantes organisées à l'intérieur du pays au moyen du bus scientifique «El Katira». Cette expérience est constituée d'un mini planétarium (une voote gonflable pouvant accueillir entre 20 et 30 personnes), d'expositions scientifiques et de laboratoires de vulgarisation des sciences (physique, chimie, sciences naturelles). A longueur d'année, El Katira sillonne les régions de l'intérieur du pays, notamment les zones les plus reculées, afin de favoriser l'accès pour tous à la science. Le public de la CST dans les régions devient de plus en plus nombreux passant de 14 mille, en 2006, à près de 50 mille, en 2008. Le succès de la Cité des sciences ne se limite pas à la Tunisie. En témoigne son rayonnement extérieur acquis à la faveur de sa participation active à des réseaux scientifiques arabes, méditerranéens et européens. C'est ainsi que la Cité des sciences a accédé, le 20 juillet 2009, à la présidence de la MASAD (Association méditerranéenne pour la promotion et la diffusion de la culture scientifique), pour un mandat de trois ans. La CST a, par ailleurs, contribué à la création du réseau NAMES (North Africa and Middle East Science Centers network), lequel a été lancé, en Tunisie, le 10 novembre 2006, lors d'un symposium organisé à l'occasion du 10e anniversaire du Planétarium.