LE BARDO, 11 déc. 2009 (TAP) - La chambre des conseillers a poursuivi, vendredi, la discussion des projets de budgets 2010 des ministères de l'Agriculture et des ressources hydrauliques, de l'Industrie de l'énergie et des PME, du Commerce et de l'artisanat, de l'Environnement et du développement durable. Les conseillers ont appelé, dans leurs interventions concernant le budget du ministère de l'Agriculture, à développer davantage les activités agricoles, l'objectif étant de garantir la pérennité de la production et de réaliser la sécurité en produits alimentaires et autres produits de base. Ils ont souligné l'importance de promouvoir la productivité de certains secteurs, et ce, à travers la valorisation des résultats des recherches scientifiques et leur vulgarisation au profit des agriculteurs. Cette vulgarisation agricole doit être adaptée, ont-t-ils indiqué, aux nouvelles exigences en matière de qualité et de traçabilité. Les parlementaires ont appelé également à mettre à niveau les circuits de distribution des produits agricoles, évoqué leur impact sur le rendement agricole et recommandé l'identification de nouveaux mécanismes pour le financement de cette activité stratégique. Un conseiller s'est interrogé sur les efforts déployés par l'Institut de l'olivier pour la promotion de la production du secteur oléicole en Tunisie. Il a demandé des éclaircissements sur la stratégie adoptée en matière de régénération des oliveraies et de culture de nouvelles variétés d'oliviers. En ce qui concerne la santé animale, un intervenant s'est interrogé sur l'action menée par le ministère pour lutter contre le commerce parallèle de certains médicaments vétérinaires. Un autre conseiller a évoqué le nombre insuffisant des médecins vétérinaires affectés dans les régions intérieures. Un intervenant a demandé des éclairages sur la stratégie adoptée par le ministère de l'Agriculture pour lutter contre le phénomène de morcellement des terres agricoles fertiles. Ce phénomène, dit-t-il, a eu un impact négatif sur le volume de production agricole et généré une diminution de l'emploi dans le secteur. Un autre conseiller a recommandé la création d'un cordon vert dans les zones sahariennes à travers le boisement des alentours des villes et l'irrigation des superficies boisées par les eaux usées traitées. Il a appelé à créer dans d'autres régions des projets similaires à celui de Regim Maatoug. Un parlementaire a suggéré l'exploitation des eaux des sources naturelles pour alimenter les habitants des régions montagneuses en eau potable. Un autre conseiller a appelé à réviser les démarches de participation de la Tunisie aux foires et salons internationaux de l'agriculture et de s'orienter davantage vers des foires et salons spécialisés. S'agissant du secteur de l'industrie, de l'énergie et des PME, les conseillers ont demandé une première évaluation de la campagne de promotion de la stratégie industrielle de la Tunisie à l'horizon 2016. Les conseillers se sont interrogés sur la faiblesse des résultats enregistrés par les contrats de production entre agriculteurs et industriels et ont rappelé que ces contrats constituent des mécanismes appropriés aux fins de booster l'industrie agroalimentaire, de la diversifier et d'en stimuler les exportations. Un conseiller a demandé des éclairages sur la stratégie suivie par le ministère en vue de développer les industries agroalimentaires. Celles-ci, a t il dit, ont pour mérite d'assurer au produit agricole une valeur ajoutée certaine. Il a suggéré, dans ce contexte, d'encourager l'implantation de ces industries sur les sites de production. Un autre a sollicité des éclairages sur la stratégie du ministère en matière d'exploitation des substances utiles dans les régions. L'objectif est d'en faire une activité génératrice d'emplois et propre à sédentariser les citoyens dans les régions de l'intérieur. Une conseillère s'est interrogée sur l'avenir des entreprises industrielles nationales à la lumière du développement du marché parallèle et de la contrefaçon. Un conseiller a recommandé d'accélérer la réalisation de l'institut méditerranéen de la mode et d'ériger la Tunisie en site créateur et exportateur de mode, suggérant le renforcement des capacités du Centre technique du textile (Cettex) afin qu'il puisse accompagner le développement de la filière textile - habillement dans de bonnes conditions. Abordant le dossier des énergies renouvelables, les conseillers ont demandé d'amples éclairages sur la stratégie suivie en la matière et se sont demandées sur la possibilité d'exploiter l'énergie éolienne dans l'archipel La Galite. Ils ont demandé des informations sur le programme arrêté par le ministère en vue d'exploiter les déchets des huileries dans la production d'énergie d'autant plus que cette expertise a été développée avec succès dans des pays oléicoles concurrents comme l'Espagne. Au sujet du nucléaire à usage civil, un conseiller a sollicité des explications sur la nationalité de l'investisseur (française ou canadienne) auquel sera confié le projet de construction d'une centrale nucléaire, d'ici 2025. Certains conseillers ont suggéré l'élaboration d'études sur l'impact des lignes électriques de haute tension sur la santé des gens. Dans leurs interventions concernant le budget du ministère du commerce et de l'artisanat, un conseiller a appelé à revoir le réseau des représentations commerciales de la Tunisie à l'étranger, l'objectif étant d'améliorer leur rendement, particulièrement, en ce qui concerne l'identification de nouveaux marchés. Les conseillers se sont interrogés sur la stratégie adoptée par le département aux fins de promouvoir les exportations, notamment, des entreprises off-shore, d'intensifier les participations aux manifestations internationales et de diversifier les débouchés à travers l'exploration de marchés porteurs tels que l'Afrique et l'Asie. Ils ont appelé le ministère à mettre à niveau l'offre commerciale de plusieurs boutiques de la capitale, dans la mesure où celles-ci représentent les vitrines des produits nationaux. Les parlementaires ont souligné la nécessité d'éradiquer le phénomène des commerçants intrus aux souks de la Médina de Tunis et d'exiger la présence des produits artisanaux tunisiens sur les étalages. Ils ont également appelé à lutter avec fermeté contre les étalages anarchiques , notamment, en face des monuments historiques. Une parlementaire a sollicité des précisions sur l'état d'avancement de la mise en œuvre du projet présidentiel relatif à la création d'un musée national de l'artisanat, sur la stratégie à adopter par le ministère pour la promotion des exportations dans cette conjoncture de crise et sur les opportunités de valorisation du patrimoine culturel local. Evoquant les hypermarchés, une conseillère a souligné la nécessité de les aménager en dehors des grandes agglomérations urbaines pour atténuer leur impact sur le petit commerce dans les villes et sur la circulation routière. Un conseiller a évoqué le phénomène de la contrefaçon et l'imitation de certains produits tunisiens (alimentaires, métalliques et bureautiques), appelant à intensifier les opérations de contrôle pour dissuader les contrefacteurs. Les conseillers se sont interrogés sur les raisons de la réticence des entreprises opérant dans le secteur des services à adhérer au programme de mise à niveau des services qui a démarré en mai 2009. Ils ont demandé des éclaircissements sur la part du secteur céréalier dans le cadre de la Caisse générale de compensation et sur les résultats de la réforme du système de subvention, laquelle a touché, dans une première étape l'activité des boulangeries. Pour ce qui est du budget du ministère de l'environnement et du développement durable, des conseillers ont appelé à aménager des décharges contrôlées dans toutes les régions du pays, l'objectif étant d'éviter l'impact des décharges arbitraires sur l'environnement. Ils ont appelé à conférer davantage d'intérêt aux services de l'assainissement dans les régions et à apporter aux municipalités, notamment, celles aux ressources limitées, l'assistance requise pour l'aménagement d'espaces verts. Un conseiller s'est interrogé sur le plan prévu par le ministère pour étudier les impacts des changements climatiques sur la Tunisie et prendre en considération les résultats des études lors de l'élaboration des plans de développement. Les conseillers ont souligné l'intensification des concertations et de la coordination avec les pays voisins concernant les impacts des changements climatiques, s'interrogeant sur les attentes de la Tunisie du sommet de Copenhague. Un conseiller a souligné la nécessité de faire preuve de vigilance, de prévoir en temps opportun les risques que peuvent générer certaines industries polluantes et d'éviter ainsi les situations qu'ont connues les villes de Sfax, Gabès et Gafsa. Un autre intervenant a demandé des éclairages sur les raisons qui justifient l'abattage des arbres d'eucalyptus aux bords des routes et sur les sites où ils vont être déposés. Un parlementaire a suggéré la création d'un village écologique pilote et à encourager les unités hôtelières à respecter les normes environnementales "des hôtels verts", soulignant la nécessité de promouvoir le transport collectif propre.