Les conseillers ont débattu, mardi, au Bardo, plusieurs thèmes ayant trait aux équilibres financiers et économiques, à l'investissement, à l'emploi et au développement régional. Au sujet du budget du ministère des Finances pour 2010, les parlementaires ont évoqué le rendement des banques publiques de la place, en l'occurrence la Banque de l'habitat (BH), la Société tunisienne de banque (STB) et la Banque nationale agricole (BNA), s'interrogeant sur le projet de fusion de ces établissements de crédit en un pôle bancaire public «Tunisie Holding ». Ils ont demandé d'amples éclairages sur l'aptitude de ces banques à faire face, dans l'avenir, à la concurrence des banques étrangères. Ils ont également évoqué le taux de remboursement des dettes bancaires agricoles, d'autant que les prévisions tablent sur une bonne saison agricole cette année, recommandant de créer des fonds devant contribuer au financement du secteur, à l'instar du fonds pour le financement du repos biologique. Les conseillers se sont interrogés sur la tendance des banques à ne pas financer assez les PME et à leur imposer quant elles leur accordent des crédits des conditions contraignantes. Un conseiller a soulevé le peu d'intérêt et la non-prise en compte de manière approfondie, des questions ayant trait à la gestion des risques de change et du glissement du dinar, dans le cadre du budget économique de l'état. Un autre parlementaire a appelé à évaluer les résultats de la participation du Groupama au capital de la Société tunisienne d'assurance et de réassurance (STAR), aux plans du rendement et de la qualité des services fournis à la clientèle. Dans le même cadre d'idées, il s'est interrogé sur la capacité des autres compagnies d'assurance à caractère mutualiste, à faire face à la concurrence de la STAR ainsi que sur le programme de mise à niveau des assureurs locaux. L'accent a été également mis sur l'impact de l'augmentation du capital de la Compagnie tunisienne pour l'assurance du commerce extérieur (COTUNACE) et la prise de participation de l'Agence arabe de garantie de l'investissement et d'assurances d'exportations dans son capital. Le débat a été axé sur le rendement des établissements publics cotés à la bourse de Tunis. Un parlementaire a relevé que la cotation des titres des entreprises en question ne reflète pas la santé réelle de ces établissements et recommandent, à cet effet, d'optimiser l'exploitation du cadre réglementaire qu'offre le marché financier tunisien afin d'accroître le cours de ces actions. Un conseiller s'est prononcé pour la mise en place d'une stratégie devant obliger les contribuables (personnes physiques et morales) à s'acquitter de leur devoir fiscal, le but étant dégénérer plus de recettes fiscales au profit de l'Etat. Un autre conseiller a plaidé pour l'élaboration d'un projet de loi visant à lutter contre le monopolisme économique. Concernant l'activité du ministère du Développement et de la coopération internationale, un conseiller a appelé à instituer des avantages supplémentaires pour encourager l'investissement direct étranger (IDE) dans les régions intérieures à vocation agricole. Il a suggéré, à ce sujet, de promouvoir et de faire connaître ces avantages aux partenaires de la Tunisie, l'ultime but étant de contribuer à la création d'emplois dans ces régions et de réaliser les objectifs de développement régional. Un autre conseiller s'est interrogé sur les impacts de la crise financière et économique mondiale sur le flux des investissements étrangers en Tunisie et sur les perspectives de ces IDE au cours des deux prochaines années. Dans le même contexte, un autre parlementaire a souligné la nécessité de mettre en place «un scénario alternatif» devant prévoir, en cas de persistance de la crise, ses éventuels impacts sur l'économie nationale. Evoquant la «crise de Dubaï», un conseiller s'est interrogé sur la situation des investissements touristico-immobiliers de la société «Sama Dubaï» en Tunisie. Une intervenante a suggéré l'institution d'une loi spécifique à l'investissement étranger lors de la révision du code d'incitations aux investissements, sans pour autant occulter les investissements locaux. Un conseiller a demandé des éclairages sur le degré de recours de la Tunisie à la coopération internationale pour financer l'économie nationale, s'interrogeant sur les stratégies arrêtées par l'Etat pour intégrer l'économie nationale dans l'économie mondialisée. Un autre parlementaire a proposé La création d'une structure unique pour la promotion des investissements dans l'économie du savoir en matière d'industrie, de commerce et des services. Une conseillère a recommandé de réaliser, tous les six mois au lieu d'une année, l'enquête nationale sur l'emploi et de ramener à deux ans au lieu de cinq ans l'enquête nationale sur les dépenses et le niveau de vie des ménages tunisiens, suggérant la publication, dans les temps, les résultats de ces enquêtes en vue de les exploiter dans les délais. Un autre intervenant a demandé des éclaircissements sur les résultats des travaux des commissions mixtes tuniso-algériennes et sur leur apport dans le renforcement des échanges économiques entre les régions frontalières.