Les défis de taille auxquels sont confrontés les pays arabes commandent de mettre sur pied de nouvelles visions communes conformément à des approches novatrices, a fait savoir le cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Objectif : Donner à l'action des gouvernements arabes toute l'efficacité requise, a-t-elle dit, soulignant que l'administration publique est un vecteur de développement global. Elle s'exprimait lors d'une allocution intitulée « Défis de l'administration gouvernementale tunisienne dans un monde en mutation », prononcée dans le cadre du « Forum de l'administration gouvernementale arabe », en marge du Sommet mondial des gouvernements qui se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis Emirates. Bouden a affirmé que la pandémie de Covid 19 a démontré sans nul conteste l'importance du rôle de l'administration gouvernementale dans la gestion des crises et la nécessité d'élaborer des politiques nationales dans le domaine de riposte aux catastrophes et aux pandémies à travers la mobilisation des mécanismes, capacités et programmes nécessaires à la construction des économies. Selon Bouden, la pandémie de Covid-19 a été l'occasion de témoigner de l'importance majeure que rêvet la digitalisation et de la nécessité de réduire le fossé numérique entre les citoyens dans le souci d'assurer un accès de tous à la technologie moderne. Dans ce contexte, la cheffe du gouvernement a rappelé les six mesures qui ont été décrétées par la Tunisie lors de la pandémie, citant la modernisation de la fonction publique et de l'administration et la valorisation du capital humain, l'amélioration de l'efficacité des institutions publiques, let e soutien du climat des affaires et de l'investissement. Pour ce qui est de la modernisation de la fonction publique et de l'administration, Boden a souligné qu'il s'agit d'une condition préalable à la mise en œuvre des réformes engagées dans divers domaines, de manière à renforcer la confiance des acteurs économiques et sociaux. A ce titre, elle fait mention au nouveau modèle de gestion des ressources humaines de l'administration tunisienne et la modernisation de l'administration à travers l'amélioration de l'accès aux services rendus aux citoyens, la simplification des procédures administratives et l'appui au processus de décentralisation. Volet valorisation du capital humain, Bouden a souligné la nécessité de revoir le statut de la fonction publique et d'élaborer un nouveau cadre juridique qui la régit, centré sur le mérite, l'homologation, la redevabilité la mobilité et l'efficacité. Evoquant la promotion de l'efficacité des établissements publics, la cheffe du gouvernement a tenu à souligner que cet objectif ne saurait être atteint sans améliorer la gouvernance et la qualité des services de ces établissements, tout en assurant leur rôle social. S'agissant de l'amélioration du climat des affaires et de l'investissement, Bouden a mis en avant la nécessité d'œuvrer à attirer davantage les investissements en procédant à l'adoption de mesures urgentes pour faire avancer l'économie, telles que la conclusion de chartes concurrentielles sectorielles, la consécration du principe de libre accès au marché, la suppression de nombreuses licences et autorisations administratives et la révision des clauses-types des cahiers des charges et le code de change. Abordant l'autonomisation économique et le soutien à l'entrepreneuriat, elle a expliqué que le gouvernement s'est focalisé sur l'intégration des groupes et des couches sociales dans le circuit économique, dans le cadre d'une économie solidaire axée sur des programmes spécifiques tels que le « femmes leaders » et le programme d'accompagnement des jeunes artisans et les jeunes promoteurs, parmi les diplômés du supérieur et les entreprises citoyennes. Traitant de la digitalisation horizontale, la cheffe du gouvernement a affirmé que celle-ci reste tributaire de la réduction de la fracture numérique, du développement des infrastructures de réseau, de la réalisation de la transformation numérique de l'administration publique, de la garantie de la cybersécurité. Elle a à ce propos rappelé la création d'une identité numérique citoyenne et le lancement de la consultation électronique nationale, première du genre dans la perspective d'élaborer la Constitution 2022 et la vision stratégique de Tunisie 2035.