Dans une cacophonie incommensurable et un brouhaha clownesque ou fusent les annonces folkloriques et les promesses fantasmagoriques, la Tunisie s'apprête à vivre des élections présidentielles anticipées marquées par le sceau de l'indécision et surtout par l'avancée considérable des représentants de l'antisystème. 8 années après la chute de l'ancien régime, c'est un échec cuisant de toute la classe politique qui s'est évertuée à se servir du pouvoir qu'à servir le peuple avec toutes les conséquences qui s'ensuivirent de paupérisation, d'insécurité, de crise identitaire, de guerres fratricides, d'inflation et de misère. La montée en flèches des OVNI Nabil Karoui et Kais Said n'est pas anodine et s'explique par la faillite collective de la nouvelle classe politique qui a fait preuve d'incompétence pour proposer de nouveaux modèles de développements et des solutions pour éradiquer cette misère rampante. Las des promesses et des discours pompeux, beaucoup de tunisiens voient en NK le symbole de la solidarité et de la proximité avec une partie du peuple oublié et délaissé dont on se souvient uniquement à l'approche des échéances électorales. NK a ratissé le pays de long en large avec beaucoup de paternalisme et de proximité. KS quant à lui a misé sur sa verve, sa simplicité et sa droiture pour ameuter un peuple dégoûté par des politiques prompts à toutes les compromissions et les retournements de vestes pour jouir des fastes de la République. Désormais les dés sont jetés et la victoire annoncée de NK n'est ni surprenante et encore moins inattendue tant nos politiques vivent sur cette planète feutrée des salons tunisois loin de la dure réalité des tunisiens et de leur misère. Mouna Ben Abderahmene