Suite au danger menaçant les acquis culturels de la Tunisie et les droits de citoyenneté, l'Observatoire tunisien de la culture et de la citoyenneté a rendu public le communiqué suivant : Dans le cadre des objectifs que s'est fixés l'Observatoire tunisien de la culture et de la citoyenneté, consistant surtout à « défendre la liberté pratique de la vie culturelle et relever les abus à même de lui faire ombrage et de faire obstacle au droit de citoyenneté » et au vu de ce qui est constaté en termes d'agressions émanant de groupements religieux extrémistes atteignant des artistes, des journalistes et des intellectuels, empêchant le fonctionnement normal des institutions culturelles privées et publiques et perturbant nombre de manifestations culturelles et artistiques, nous considérons qu'il est de notre devoir – avant de publier notre rapport annuel sur la réalité de la culture et la citoyenneté en Tunisie – d'attirer l'attention de l'opinion publique, les différentes autorités et les partis politiques sur ce qui suit : 1 – Les agressions qui paraissent, au départ, des faits isolés ne cessent de se transformer – à force de se répéter – en ce qui ressemble à une stratégie méthodique visant les acquis culturels et civils qui se sont réalisés pour la Tunisie et les Tunisiens à travers les époques et touchant à la paix sociale, à la sécurité du pays, à son économie et à sa réputation parmi les nations. 2 – La réaction de l'Etat face à ces agressions bascule souvent entre un faire semblant d'ignorance absolue et une minimisation de leur gravité ou la publication de communiqués timides ne donnant pas, dans tous les cas, à des mesures pratiques en accord avec les lois du pays et garantissant les droits du citoyen. Cela donne à ces agresseurs l'impression qu'ils ne sont concernés ni par les lois de la république ni par le respect de ses symboles. Et c'est ce qui pousse nombre de citoyens à voir une politique à deux mesure dans la rapidité de réaction du gouvernement et son intransigeance à l'égard d'autres évènements attribués à d'autres que ces agresseurs 3 – Nous rappelons que les systèmes autoritaires que notre peuple a connus à travers l'Histoire commencent toujours par la prétention de détenir la vérité absolue et, partant, se permettre d'empêcher l'expression des créateurs et de porter atteinte aux libertés individuelles et essayant de fermer la bouche à tous ceux qui ne sont pas de leur avis. C'est ce qui conduit, finalement, à priver le citoyen de sa citoyenneté et la société de sa vivacité ; étant connus la discorde, le chaos et la destruction auxquels ont abouti les peuples frappés par le mal de l'extrémisme religieux. Au vu de cela, nous considérons qu'il est de notre devoir patriotique de : A – demander au gouvernement d'assumer ses responsabilités pour la garantie des libertés individuelles et publiques, l'application de la loi et la poursuite des agresseurs sans favoritisme et sans considérations politiciennes. B – Demander à l'Assemblée constituante d'inscrire les droits culturels dans des articles de la Constitution C – Appeler les instances artistiques et les associations culturelles et civiles ainsi que tous les citoyens à se mobiliser ensemble pour défendre les acquis culturels de la Tunisie, car en cela réside la sauvegarde du modèle tunisien qui a concilié l'identité et l'ouverture sur l'Autre. Pour le bureau, le Président Mohamed Mediouni