Après la dégradation de la notation effectuée sur la Tunisie par Standard & Poors, voilà que Moody's vient à son tour, non sans raison, ternir l'image de l'économie tunisienne, déjà fébrile aux yeux du monde. La note de la Tunisie est désormais passée à « baa3 negative », selon le dernier rapport de la multinationale. Il faut rappeler que bien avant Standard & Poors, Moody's avait réagi la première face aux évènements du 14 janvier 2011. A cette époque, l'agence de notation avait dégradé la note de la Tunisie de « Baa2 » à « Baa3 » prétextant un « changement inattendu de régime » provoquant des incertitudes économiques. Mais ces jours là, notre patriotisme nous avait empêché de faire circuler l'information, et d'en faire un drame national, surtout qu'il n'y avait pas de gouvernement à accuser, le seul responsable de cette dégradation, c'etait le peuple ! Lorsque l‘affaire de la révocation de M. K. Nabli a commencé à faire du bruit, il y a quelques semaines de cela, certains spécialistes économiques nous avaient averti : Si la révocation de Nabli est confirmée, la prochaine dégradation de la Tunisie sera imminente ! Moody's n'a pas perdu de temps, et c'est Hier qu'elle a fait tomber l'épée de Damoclès sur la tête des Tunisiens : Voici le rapport intégral qui explique cette dégradation Le 3ème paragraphe a de quoi donner raisons aux plus farouches des opposants du gouvernement actuel. Cyril Audrin et Aurélien Mali, les deux auteurs du document, interprètent la révocation de M. K. Nabli comme une ingérence du gouvernement dans le secteur banquier, qui vient remettre en question l'indépendance de la Banque Centrale en Tunisie, et par conséquent la stabilité macroéconomique du pays. Malgré l'état du pays et de son économie, le rapport stipule que Nabli a su garder des taux d'inflation, d'intérêt et de change, réguliers nonobstant les turbulences politiques par lesquelles est passé le pays. Le rapport souligne le titre du Meilleur Gouverneur de la Banque Centrale sur le continent africain, reçu en 2012 de la part de la Banque Africaine de Développement.