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Chronique : Baudelaire pour un visa aux USA
Publié dans Tunivisions le 12 - 10 - 2013

Je ne suis pas un inconditionnel des Etats Unis d'Amérique, je suis même souvent critique à l'égard de sa politique internationale et ne me suis vraiment jamais passionné pour un événement marocain sauf, quand j'étais jeune, tout ce qui a entouré et accompagné la carrière de Mohamed Ali Clay.
Je suis cependant conscient que l'Amérique est toute en moi, en nous, par certaines lectures et par un incessant bombardement par toutes sortes de produits audiovisuels, notamment les policiers, les films d'espionnage et les westerns (de moins en moins influents), sans parler de l'Internet et son armée.
Je suis un bilingue franco-arabe, avec un anglais moyen ; j'aurais aimé être espagnolisant et italianisant aussi, mais cela ne me semble plus aisé. Qui sait, peut-être ! Mais là n'est pas notre propos.
Je précise que tout francophone que je suis, de profession et d'écriture, avec un inaliénable attachement quand même à ma langue arabe, à sa culture et sa littérature, je croyais être privilégié pour obtenir un visa français dont j'ai toujours besoin aussi bien pour des voyages professionnels (surtout de recherche) que pour des voyages familiaux (deux de mes filles étant en France). Or la première fois j'ai obtenu deux mois pour deux voyages à un mois d'intervalle. Dernièrement, pour une série de voyages professionnels, j'ai pu obtenir six mois, alors que tout le monde m'avait assuré d'au moins deux ans, surtout que j'avais pris la peine de rédiger une lettre explicative pour solliciter un visa un peu plus étendu dans la validité. Je ne sais d'ailleurs s'il s'agit plutôt de faire travailler (donc de faire gagner le TLS) : si c'est le cas, qu'on le précise, je paierais plus pour avoir à profiter plus longtemps de mon visa, sans avoir à supporter tout le dérangement et toute la perte de temps qui accompagnent toute demande de visa.
J'ai tenu à donner ces précisions parce qu'elles contrastent totalement avec une situation que je viens de vivre pour obtenir un visa américain :
Pour mon voyage au Costa Rica, en vue de participer au Festival International de la Poésie, je n'ai su la nécessité d'un visa américain pour le transit qu'à quelques jours du voyage. J'ai donc préparé un dossier par Internet, à la hâte, et demandé un rendez-vous pour l'entretien dont la date la plus proche s'était avérée le 19 novembre, alors que mon départ est prévu pour le 16 octobre. J'ai donc sollicité ce qu'on appelle « un rendez-vous avancé » et j'étais surpris qu'on me l'accorde pour le lendemain. J'ai donc pris tous les documents exigés et souhaitables pour ne pas avoir à rater cette chance.
Le Jeune fonctionnaire consulaire, un Américain, qui m'a reçu pour l'entretien, à travers la vitre du guichet, avait le visage amical, le sourire sympathique et un français honnête pour communiquer convenablement. Il ne me demanda aucun papier en sus du dossier que j'avais préparé par voie d'Internet. Sachant que j'allais pour un festival de poésie, il a été enthousiasmé par l'information : « Poète ?! ».
-- Oui, dis-je, poète de langue française.
-- Et quel est votre poète préféré ?
-- Baudelaire, répondis-je sans hésiter.
-- Et pourquoi ?
-- Parce que je le tiens pour l'initiateur de la modernité poétique contemporaine.
-- Et qu'est-ce que la modernité ?
-- C'est la recherche du nouveau au bout d'une traversée du passé !
-- Intéressant…
-- C'est encore Baudelaire, au bout de son recueil Les Fleurs du Mal, au derniers vers du recueil : « Au fond de l'inconnu, pour trouver du nouveau ».
-- Est-ce qu'il n'y a pas du nouveau, il y a cinq cents ans par exemple ?
-- Si ! La modernité n'est pas un phénomène contemporain, c'est un mécanisme qui traverse l'histoire et qui accompagne son accomplissement. Chaque époque a sa propre modernité.
-- Merci, Monsieur, voici votre jeton, venez demain à 14 heures ou envoyez quelqu'un, pour reprendre votre passeport.
Le lendemain, quelle surprise, alors que je demandais un visa transit de quelques heures (type C), je me vois octroyer un visa (B1-B2) pour dix ans !
Le fait n'est pas dans le résultat, à tous points de vue intéressant et satisfaisant, il est dans la manière aussi ; mais aussi bien celle-ci que celui-là dénotent d'un respect particulier pour les gens de culture, de littérature, d'arts et de savoirs. Sans doute y a-t-il là le secret de la grandeur des USA et de leur suprématie, car un pays qui manque ce genre de respect ne saurait se retrouver que sur la voie de la déchéance et sur la pente de la ruine.
Des noms illustres me sont alors revenus en mémoire : Lincoln peut-être et Kennedy, steinbeck et Hemingway, Faulkner et Dos Passos, etc. Et surtout Allan Edgar Poe, justement traduit par Baudelaire.
J'avoue avoir repensé alors à mon visa français, en mettant mécaniquement à établir le parallèle entre la France et les Etats Unis, à différents moments de l'Histoire.
J'avoue aussi avoir regardé autour de moi, dans mon pays à l'état actuel : le sentiment que j'ai eu me dispense d'en parler aujourd'hui.


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