L'Académie Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts Beït al-Hikma et l'Institut de la Francophonie pour l'ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC) ont organisé, les 7, 9, 14, 16 et 21 octobre 2014, une importante manifestation sur le thème "Sciences et technologies dans les réformes des systèmes éducatifs: Quelles innovations pour demain?". Cet évènement, qui s'est inscrit dans les défis de restructuration et de modernisation du système éducatif tunisien, a offert aux milieux de l'éducation et aux institutionnels l'opportunité d'un débat scientifique sous la forme innovante d'un WebARP (Atelier de réflexion prospective assisté par Internet). Nous en donnons ci-après un compte rendu élaboré par le département de communication de Beït al-Hikma : Le jeune département des sciences naturelles et des mathématiques l'Académie Tunisienne des Sciences des Lettres et des Arts « Beit AL-Hikma, implanté dans le contexte de l'organisation de 2012, a organisé le 21 octobre 2014 au siège de l'Académie à Carthage un Atelier de Réflexion Prospective (ARP) ayant pour thème : « Sciences et technologies dans les réformes des systèmes éducatifs : Quelle innovation pour demain ? ». Cet atelier animée par le professeur Eric Bruillard, professeur en didactique des TIC et expert en ARP a permis de réunir autour d'une table, académicien, chercheurs et institutionnels pour dresser un état des lieux de l'enseignement des sciences dans les différents cycles d'étude, procéder à une évaluation scientifiques des réformes du système éducatif, présenter les méthodes pédagogiques innovantes, et les évolutions possibles à l'horizon 2030 et au-delà. Cet Atelier de Réflexion Prospective (ARP) est une innovation dans les activités de l'Académie, il a pour ambition de permettre d'identifier et préciser les problématiques majeures dans les prochaines années relativement à l'apprentissage et l'enseignement, en tenant compte de leurs dimensions sociales, économiques et industrielles. La réflexion est engagée autour de domaines et thèmes de recherche que le cours de l'évolution économique, sociale ou scientifique rend nécessaire. Elle relie différents types de partenaires potentiels de projets de recherche autour de ces domaines ou de ces thèmes. La démarche suivie est pluridisciplinaire et systémique, intégrant la dimension du temps long (passé et à venir) qui donne suffisamment de liberté de manœuvre en prenant en compte les ruptures et discontinuités subies et voulues. Elle s'inscrit dans la mission de l'Académie « Beit al-Hikma » qui, comme toute société savante assume son rôle de promoteur de la recherche scientifique. A travers des chercheurs éminents parmi ses membres, elle contribue à faire évoluer les réflexions sur les questions relatives au savoir et aux progrès scientifiques et technologiques qui le modifient et le transforment. L'académie a innové non seulement dans le choix du thème mais aussi dans l'organisation de cet atelier en mobilisant le web2.0 pour élargir son auditoire et faire contribuer le maximum de citoyens au débat autour des 4 axes de la réflexion : Le recours à la technologie internet pour organiser les 4 webinaires correspondant aux axes énoncés ci-dessus composés de 3 conférences chacun et transmis sur youtube les 7, 9, 14 et 16 octobre 2014[1] a permis de toucher à ce jour plus de 1000 participants (statistiques youtube). Ce nombre ne pouvait en aucun cas être atteint par un colloque entièrement présentiel. Les participants ont pu grâce aux liens mis à leur disposition via les sites web de l'Académie et de l'IFIC, leur pages facebook et comptes twitter ainsi que les pages Facebook personnelles des conférenciers et académiciens, s'imprégner à leur rythme et selon leur disponibilité des axes du débat et de s'y préparer en interagissant avec les intervenants selon les axes qui les interpellent. Cette série de webinaires programmés avant l'atelier proprement dit qui, lui, se déroule en présentiel, a permis d'éviter de mobiliser les responsables institutionnels pendant plus d'une matinée où le débat a pris le plus grand espace pour déboucher sur les grandes lignes d'une stratégie d'innovation qui s'inscrit dans les évolutions futures des pédagogies enseignantes des espaces d'apprentissage à l'ère du numérique et du passage de la société cognitive à une société méta-cognitive où l'on s'interroge plus sur la manière de transmettre la connaissance que sur son contenu qui est relativement stabilisé du point de vue des chercheurs. L'académie publiera dans les semaines qui viennent un bulletin comprenant les articles des chercheurs et le compte rendu de la table ronde qu'elle partagera avec les différents acteurs du système éducatifs. Elle entend ainsi mettre les résultats de la recherche au service des politiques pour situer les discussions non plus uniquement au niveau des ministères compétents comme cela est souvent le cas, mais aussi au niveau du parlement, des sociétés savantes et de la société civile. Le débat devrait revêtir une dimension prospective et répondre aux questions relatives aux besoins, à l'adéquation entre enseignement actuel des sciences et les besoins futurs, aux modèles alternatifs, à la qualité des diplômes de l'enseignement supérieur et aux revendications des employeurs. Les chercheurs qui ont animé avec l'appui technique et logistique de l'IFIC, la série de webinaires en ligne qui a précédé cette table ronde « présentielle », constitue une communauté appelée à s'étendre et se renforcer pour pérenniser et entretenir cette réflexion sur l'éducation dans notre pays et alimenter le processus de décision institutionnel dans ce domaine. Beit Al Hikma est un espace qui a abrité des changements historiques comme la naissance de la république et l'adoption du CSP, il a été le 21 octobre 2014 le lieu de naissance d'une réflexion postrévolutionnaire et prospective sur l'éducation scientifique dans notre pays, une réflexion digne de la seconde république et de la nouvelle constitution faite pour un profil de citoyen à construire et ce rôle revient essentiellement aux institutions éducatives.