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Tunisie: Chômage des diplômés, l'UTICA promet 50.000 emplois, et après?
Publié dans WMC actualités le 10 - 01 - 2011

«Il ne faut pas que nos jeunes pensent qu'il n'y a pas de solutions à leurs problèmes de chômage. Les solutions existent, il faut les trouver, et en tant qu'entrepreneuriat, nous comptons bien y contribuer». C'est ainsi que s'est exprimé Hédi Djilani, président de l'UTICA, lors d'une conférence de presse tenue vendredi 7 janvier au siège du patronat et qui avait pour objet d'apporter des éclaircissements sur la décision du Conseil d'Administration du patronat relative à la création de 50.000 postes d'emplois en l'espace d'un mois et demi.
Hédi Djilani n'a pas manqué de rappeler la crise qui secoue l'Europe et dont les conséquences sont néfaste sur les équilibres économiques de la région méditerranéenne et surtout la Tunisie dont 80% des échanges se font avec ce marché.
Il a également souligné les limites du système d'enseignement quant à satisfaire les besoins du marché de l'emploi. «Il est indéniable que notre système éducatif est un acquis sur lequel nous ne reviendrons pas. En lui-même louable, il se trouve qu'il a mis sur le marché des profils qui ne correspondent pas aux exigences des entrepreneurs, mais devons-nous pour autant lâcher ces diplômés du supérieur dans la nature? Nous estimons, aujourd'hui, que la participation de l'entrepreneuriat privé à la création de l'emploi est une responsabilité et doit prouver la dimension citoyenne de nos entreprises». La mission n'est pas impossible affirme le patron des patrons, d'autant que le taux d'encadrement au sein des entreprises tunisiennes ne dépasse pas les 10% (en Inde et en Chine il se situe entre 20 et 25%, dans les pays développés à 30%).
Le recrutement ne devrait pas être assimilé à un acte de bienfaisance, précise cependant M. Djilani, il peut et doit être un vecteur de performances pour l'entreprise. «L'exemple le plus édifiant en la matière est celui des 4.000 entreprises qui ont suivi les programmes de mise à niveau, en améliorant leur taux d'encadrement, elles ont pu améliorer leur productivité, leur capacité à l'export et leur compétitivité».
D'autre part, travailler en Tunisie n'est pas une fatalité, estime le président de l'UTICA, la main-d'œuvre, et les qualifications des diplômés tunisiens peuvent être de très bons arguments pour exporter un certain nombre de ressortissants universitaires dans des pays qui ont besoin d'expertises et de ressources humaines compétentes.
Il faudrait éventuellement revoir certains choix économiques et certains plans de développement qui n'ont pas prouvé leur efficience, a estimé le patron des patrons. «Il est indéniable que si certaines politiques entreprises jusque-là n'ont pas réalisé les objectifs escomptés, elles doivent être révisées dans l'intérêt du pays et des jeunes générations, et ceci est faisable».
Revoir nos politiques de développement régional
Le moment est venu de réfléchir sérieusement à des projets industriels intégrés en implantant des unités sur la côte et d'autres à l'intérieur du pays. Les temps sont venus d'être plus cohérents en matière d'investissements. Il est plus logique dans les régions à composante agricole d'y implanter des unités agroalimentaires de transformation que de déplacer les récoltes vers les grandes villes, délaissant ainsi les zones de production. «Nous ne pouvons pas militer pour faire partie des pays développés et performants et garder une mentalité et un comportement de pays sous-développé. La culture doit changer tout comme l'idée que nous nous faisons des avantages accordés aux entreprises qui ne sont pas aussi évidents que cela. Si nous offrons aux entreprises qui s'implantent dans les régions prioritaires des exonérations et des privilèges, c'est bien parce que de toutes les manières, elles ne gagnent rien à leurs débuts, alors arrêtons de faire croire aux gens que les entreprises s'en mettent plein les poches grâce aux aides de l'Etat et à l'argent du contribuable».
Dans l'attente, l'Etat a décidé de consacrer 6.700 MDT, hors infrastructures, au développement régional. Ces fonds interviendront à quel niveau? Nous le saurons très prochainement.
Hédi Djilani a insisté lors de la conférence de presse sur le principe de la solidarité nationale et le rôle de l'entrepreneuriat dans le maintien de la paix sociale, la conservation des acquis. Un rôle qui ne doit pas être tenu que par les entreprises mais par toutes les composantes de la société civile et du peuple tunisien.
Des questions se posent avec insistance toutefois: pourquoi a-t-il fallu que les jeunes diplômés se révoltent pour réagir à leurs revendications, sachant que tous les indices étaient là pour attirer et l'attention des pouvoirs publics et celle des partenaires sociaux UTICA et UGTT à l'urgence d'intervenir? Et à supposer que les entreprises fassent œuvre de charité -car quoique le patron du patronat ait insisté sur le fait que ce n'est pas de la bienfaisance, le principe de prendre en considération les conditions sociales du demandeur d'emploi plutôt que ses compétences et ses qualifications va à l'encontre de la rentabilité et l'efficience économique d'une entreprise- nous résoudrons une petite partie du problème cette année certes, mais pour les prochaines années, que ferons-nous?
Arrêtons de nous voiler la face
Ce que nous devons savoir et concrétiser sur le terrain c'est de quelle manière les entreprises peuvent contribuer au développement des zones prioritaires tout en gardant leurs capacités de production et performances intactes. D'où la nécessité de les associer dans la mise en place des lois et des incitations à l'investissement afin de connaître leurs véritables besoins et d'assurer les conditions nécessaires au développement d'activités économiques dans des régions délaissées.
L'autre condition pour inciter les entreprises à investir et de veiller à respecter les règles de bonne gouvernance, de transparence et d'égalité de chances et de droits des entreprises devant la loi. Car il faut reconnaître aujourd'hui qu'il existe une crise de confiance qui explique la réticence de certains entrepreneurs à investir. Ce rôle de gendarme et de garant de l'égalité de tous devant la loi revient à l'Etat qui doit y veiller sous peine de voir sa crédibilité mise en doute, et nous savons tous à quel point un climat d'affaires sain est important pour l'épanouissement de l'entrepreneuriat.
Nul ne doute du fait que l'investissement est le meilleur remède au chômage et que ce ne sont pas des solutions prises dans l'urgence qui résoudront un problème structurel qui dure depuis des années; l'investissement a besoin d'un bon environnement réglementaire, social, et politique.
Il est grand temps de re-réfléchir sérieusement nos politiques d'enseignement, de développement régional, de gouvernance, de dialogue social, de distribution des richesses et d'égalité devant la loi. Il est grand temps de faire évoluer le modèle de création de valeur des entreprises pour prendre en compte des dimensions essentielles à leur pérennité dans un monde où s'accroissent les inégalités et où de nombreux besoins de nos concitoyens sont encore insatisfaits.
Aux grands maux, mettons les grands moyens, arrêtons de nous voiler la face et de prétendre que nous vivons dans le meilleur des mondes. Nous sommes en face de défis dont les solutions doivent obligatoirement s'enraciner dans les sphères d'activités économique, sociale, environnementale et politique. Osons le faire, arrêtons de faire du surplace, car si nous voulons regagner la confiance des jeunes, le seul moyen est de reconnaître nos torts et de proposer des solutions concrètes et réalisables à leurs malaises de vivre, leurs doutes et leur perte de foi en le système.


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