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Tunisie : La femme, loin du discours politiquement correct
Publié dans WMC actualités le 18 - 03 - 2012

La Journée de la femme ressemble plus à ces journées dédiées aux minorités, aux différentes causes de la société civile, et où on voudrait réaliser tel progrès par-ci, telle avance par-là. Ca m'a l'air de plus en plus vide de sens, mais surtout stéréotypé. Que veut vraiment la femme aujourd'hui? Est-ce que son problème majeur est celui de la polygamie?
Enjeux économiques ou enjeux féministes?
A mon avis, le «problème» de la situation de la femme n'en est pas un. Le véritable problème n'est pas celui de la femme, mais du mode de vie et de travail, tel qu'imposé par la société capitaliste. Il faut quand même se rappeler que la femme n'est sortie travailler que parce que le besoin économique s'est fait sentir. Merci la révolution industrielle…? Ce qui pose problème n'est pas le travail de la femme, ni l'éducation a fortiori, mais l'environnement général de ce travail.
Avant le travail de la femme, la répartition des tâches, ou des rôles sociaux, entre l'homme et la femme, était très claire. Chacun avait ses propres responsabilités, il les assumait. Et la famille, en tant que noyau de la société, fonctionnait plutôt bien. Ici les féministes, ou les auto-déclarées comme telles, s'écrient: Ah on voudrait nous renvoyer à la cuisine!
Certainement pas. C'est un raccourci.
Le discours standard, ou à la mode, ou politiquement correct, n'est pas toujours celui de la rue. Pareil que de plus en plus de personnes avouent regretter l'époque de ZABA, les femmes, du fin fond de la Tunisie, c'est-à-dire qui triment tous les jours, ne sont pas vraiment contre un retour en arrière…
Retour en arrière?
Qu'est-ce qu'on entend par retour en arrière? Justement, ce n'est pas clair du tout, mais ce qui est en revanche clair, c'est que la femme qui passe au moins 8h dehors, plus si l'on compte le temps du transport et des courses quotidiennes, et qui rentre faire la deuxième journée de travail, à savoir celle de la cuisine, de la vaisselle, du ménage, et des devoirs des enfants, n'est pas très contente ni satisfaite. Ce qui explique, en partie, le fait que plusieurs femmes, diplômées et capables d'occuper de bons postes (relativement), préfèrent rester chez elles. Ou du moins oscillent entre années de travail, années de maternité, ainsi de suite. En partie, car le niveau des salaires, comparé au coût de la vie, est l'autre facteur en cause.
Dans la rue, entre femmes, on n'entend pas vraiment les discours de l'élite (dite) féministe. Les femmes n'ont pas peur que leurs maris épousent une deuxième ou une troisième femme. Le sujet fait rire à la limite, car ce qui est conventionnel et validé dans une société ne change pas par simple décret. C'est beaucoup plus complexe. Il faut une certaine adhésion de la part du citoyen.
Ce qui explique également, à mon avis, ce qu'on appelle la montée du salafisme. Le discours (dit) salafiste n'est pas si effrayant pour une bonne partie des femmes, encore une fois, du fin fond de la Tunisie. Bien au contraire. Nombre d'entre elles désirent rester chez elles, ou autrement ne pas être responsables financièrement, elles désirent plus d'autorité de la part de l'homme, elles ne sont pas contentes de ce qu'elles appellent «la dépravation des mœurs», etc. Ces femmes, filles (perdues) de Bourguiba, n'ont pas pu assimiler la pensée bourguibienne comme les autres, celles issues de milieux, non pas uniquement plus favorisés socialement, mais où les hommes ont suivi le changement.
C'est donc vraiment complexe. Et quand j'ai mentionné plus haut un discours (dit) salafiste, j'entends que l'idéologie portée par ces personnes est autant sinon plus culturelle, et précisément sexiste, que religieuse. Quel rôle attribuer à la femme, et quel rôle à l'homme.
Mais tant qu'on n'a pas arrêté de se gargariser du discours élitiste de la frange (dite) féministe, on n'aura pas une vue globale de la situation, et on ne comprendra pas pourquoi on voit ces filles qui préfèrent le nikaq aux études, ou au chemin socialement validé de la réussite.
Pas de problématique féministe, mais des problématiques de classes
On pourrait alors, peut-être, dire, dans une certaine mesure, qu'il n'y pas de problématique féministe, mais des problématiques de classes. Il y a les femmes issues de milieux sociaux favorisés, ne fréquentant que des hommes de ces milieux, et touchant des salaires qui leur permettent de sous-traiter le deuxième travail, à savoir celui d'avant 7h du matin, et d'après 18H (ménage, cuisine, devoir, enfant, etc.). Et il y a les femmes qui rament, quotidiennement, et qui envient leurs mères et leurs grands-mères, d'avoir autant de temps libre, pas de responsabilités autres que celles des enfants, et même souvent de l'argent de poche donné par monsieur. Un monsieur qui, au passage, est souvent mieux dans sa peau en travaillant dur tout seul pour assumer sa famille, qui se sent ainsi plus viril, car ayant un rôle social, qui lui va vraiment. Un rôle qu'il intègre et assume parfaitement. Ca s'appelle du machisme pour certains.
Le plus important n'est pas la terminologie qu'on emploie, mais d'avoir un regard lucide des faits. Et ce n'est pas être rétrograde que de constater ce qui se passe et ce qui se dit, sur le terrain, au marché, et dans le métro. Cela évitera peut-être d'être surpris d'un (éventuel et possible) vote massif pour les courants (dits) salafistes, le jour où ils parviennent à obtenir des visas.


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