On dirait que Hassine Abbassi, secrétaire général de l'UGTT, n'attendait que cela! En signe de protestation contre l'exclusion de deux des leurs au cours de la session de l'Assemblée Constituante consacrée aux martyrs et aux blessés de la Révolution, un groupe d'Al Aridha est allé se confier au SG de la Centrale syndicale... Et c'est là que la réaction de Abbassi laisse songeur. En premier lieu, et après avoir écouté les doléances du groupe d'Al Aridha, il les a assurés de sa solidarité entière et complète avec leurs protestations contre la décision de Mustapha Ben Jaafar, président de la Constituante. Ensuite, il a tenu à souligner qu'il état absolument contre toutes les pratiques d'exclusion et de Hogra; un vocable très tunisien qui veut dire beaucoup de choses: dédain, mépris, rapetissement... Enfin, sautant un peu du coq à l'âne, il a longuement rappelé le rôle de l'UGTT, aussi bien dans la dimension essentielle syndicale que par sa contribution politique sur la scène nationale, en insistant singulièrement sur sa prérogative de facteur d'équilibre entre tous les courants politiques de la Tunisie d'aujourd'hui. Et la traduction est aussi simple que limpide: Ben Jaafar doit faire très attention et en référer à l'UGTT dans des décisions aussi graves que l'exclusion de deux membres d'une Constituante élue, garantie par l'UGTT et par l'armée. Et, au moment où le Général Rchid Ammar a apparemment opté de manière définitive pour la neutralité politique, tous les chemins passent par l'UGTT! Une menace à peine couverte... et Ben Jaafar en prendra assurément bonne note!