Lutte contre la spéculation : 172 tonnes de produits saisis et 9 fermetures administratives à Tunis    Mort du chien violemment battu à Sousse    Près de l'Algérie, la Tunisie lance un mégaprojet touristique à 2 milliards de dinars    Fiscalité : calendrier des déclarations pour le mois d'août 2025    La Russie condamne et rejette le plan sioniste de réoccuper Ghaza    Le Brésil condamne le plan de réoccupation de Gaza par l'entité sioniste    Ligue 1 ­- 1ère journée – CA-ASM (1-0) : Succès mérité    Ligue 1 ­- 1ère journée – ESZ : Nouvelle équipe, même système    Ligue 1 ­- 1ère journée – Matches avancés : L'exploit de l'ASG et de la JSK    La fin du patriarcat ? Pour une égalité vécue, pas seulement proclamée    Maltraitance animale en Tunisie : agir pour ceux qui ne peuvent parler...    Sinfonica : un pont musical entre la Tunisie et la France sous les étoiles de Hammamet    Elyes Ghariani : Alaska, l'arène secrète de Trump et Poutine    Dimanche : soleil le matin, orages locaux l'après-midi au nord-ouest    Avenue Habib Bourguiba : vaste opération de saisie contre l'occupation illégale de l'espace public    Campagne anti-alcool au volant : 30% des conducteurs dépassent la limite légale en Tunisie    Flottille « Soumoud » pour Gaza : plus de 6 000 militants mobilisés, dont 300 Tunisiens    Najwa Karam enflamme Carthage pour son grand retour    Depuis le Canada, Karim Charrad et Walid Gharbi promènent en Tunisie leur spectacle Violon autour du monde (Vidéo et album photos)    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Tunis appelle l'ONU à agir contre le plan israélien de réoccupation de Gaza    Samir Cheffi au président : votre évaluation de ce qui s'est passé est erronée    Report de la grève dans les aéroports    Kaïs Saïed cite Mohamed Guelbi… mais omet l'essentiel de sa conclusion    El Aouina : mandats de dépôt en prison contre 3 jeunes soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre d'un homme âgé    Piège numérique : quand les faux cadeaux volent les Tunisiens    Trump et Poutine se donnent rendez-vous en Alaska, ce que l'on sait du sommet    L'ex-djihadiste tunisien Nizar Trabelsi rapatrié en Belgique après 12 ans de détention aux USA    Météo - Tunisie : ciel peu nuageux et chaleur modérée    Les contraintes incontournables du « Plan/Modèle » de Développement (2026-2030)    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Présidence de la République : des événements se succèdent de manière inhabituelle ces jours-ci dans le but d'attiser les tensions    Cheb Mami enflamme la 59e édition du Festival International de Hammamet    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Décès du comédien égyptien Sayed Sadek    L'inscription en ligne est ouverte pour les élèves, collégiens et lycéens tunisiens au titre de l'année scolaire 2025-2026    Météo en Tunisie : températures entre 30 et 34 au niveau des côtes et des hauteurs    Lente reprise, inflation tenace : les prévisions du Fonds monétaire arabe pour la Tunisie en 2025 et 2026    Nomination d'un troisième mandataire judiciaire à la tête de Sanimed    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie - Des membres de la Troïka: «Cause toujours…tu m'intéresses!»
Publié dans WMC actualités le 09 - 07 - 2012

La scène a été diffusée, en direct, jeudi 28 juin 2012, par la deuxième chaîne de la télévision publique, Al Watanya 2. Avant de passer la parole à un député de la Constituante, dans un débat dédié à l'extradition de l'ancien Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi Mahmoudi, le 23 juin, le président Mustapha Ben Jaafar glisse un commentaire au sujet de l'intervention qui venait d'être faite par le député qui l'a précédé. Pour lui signifier que ce qu'il vient de dire tient tout bonnement de la voyance. Il utilise pour ce faire, avec un brin de malice, le titre d'une chanson de l'égyptien Abdelhamid Hafedh: «la liseuse de marc de café» («Kariaatou Al Fenjane»). Le député, alerté par des SMS, interroge, un peu plus tard, le président de la Constituante sur le pourquoi de ce commentaire. Mustapha Ben Jaafar ne trouve une autre réponse que celle-ci: «Il faut interroger pour cela le chanteur Abdelhalim Hafedh» (qui est l'auteur de la chanson).
Cet épisode n'est pas le premier «écart» de responsables de la Troïka. Lotfi Zitoun, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, a déclaré, dans une émission de télévision sur la première chaîne publique, Al Watanya 1, courant mai 2012, après les démissions de quatre directeurs de chaînes publiques, consécutives à la révocation, sans coup férir, du PDG de la Radio Tunisienne, Habib Belaid: «Qu'ils démissionnent! Pensent-ils qu'ils sont en train de tenir entre leur main le ciel afin qu'il ne nous tombe pas sur la tête?»
Le gouvernement savait que sa décision ne pouvait que provoquer une levée de bouclier
Ferjani Doghmane (du mouvement Ennahdha), président de la Commission des finances, de planification et du développement à la Constituante, aurait déclaré à la chaîne France 24, au plus fort de l'affaire du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, en juin dernier, que ce dernier ne sera pas «renvoyé». Des propos jugés on ne peut plus inélégants, pour le moins qu'on puisse dire, à l'endroit d'un serviteur de l'Etat.
Restons sur le cas du gouverneur de la BCT pour insister sur le fait que le président de la République et le chef du gouvernement l'accord a été pris, selon le communiqué de la présidence de la République du lundi 25 juin, en commun accord entre les deux parties- savaient que la décision pouvait faire mal notamment à la veille de l'arrivée à Tunis d'une délégation de l'agence de notation américaine, Moody's. Et que cette décision ne pouvait être appréciée par les milieux d'affaires. Une décision sur laquelle ils sont du reste revenus.
Défi également, et pour n'évoquer que l'actualité récente, concernant le cas de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, dernier Premier ministre de Mouammar Kadhafi. Tout le monde n'appréciait certes pas le premier, mais avait crainte que le jugement de Mahmoudi ne se déroule pas dans de bonnes conditions. Le pays vit à l'heure d'un quasi chaos. Le gouvernement savait, à ce propos, que sa décision ne pouvait que provoquer une levée de bouclier. Ni la Mauritanie, qui a arrêté l'un des barons du régime Kadhafi, le sinistre chef des renseignements, Abdallah Senoussi, ni encore la France, qui accueille sur son sol Béchir Salah, le secrétaire particulier du dictateur libyen, n'ont accepté d'extrader ces derniers.
RSF dénonce l'absence de mécanisme de consultation
Toujours dans l'actualité brulante: le gouvernement pouvait-il ignorer que le limogeage du directeur de la première chaîne de télévision publique, Sadok Bouaabane, samedi 30 juin 2012, pouvait passer inaperçu? La réaction ne s'est pas faite attendre: mardi 3 juillet 2012, Reporters Sans Frontières a publié un communiqué dans lequel l'ONG «dénonce l'absence de mécanisme de consultation réglementant les licenciements et les nominations à la tête de l'audiovisuel public en Tunisie».
Ajoutant qu'«en l'absence de cadres légaux clairs et respectueux des standards internationaux, les autorités tunisiennes utilisent des méthodes de nomination qui rappellent celles employées par l'ancien régime. L'absence de transparence des nominations constitue non seulement une menace pour l'indépendance des médias publics, mais elle conduit également à s'interroger sur la volonté des autorités à mettre en place les décrets-lois 115 et 116 dans les plus brefs délais».
Faut-il mettre les «écarts» de la Troïka sur le compte de l'inexpérience de ses responsables? Peut-être. Mais certains faits et gestes de responsables de la Troïka semblent tenir du sans-gêne. Ils pourraient se résumer par cette formule: «Cause toujours… tu m'intéresses!»
Il est vrai que le pouvoir ne se partage pas et que la Troïka ne fait qu'appliquer un projet pour lequel elle a été élue. Certes, mais il y a l'art et la manière. En somme, un certain savoir-faire qui, en politique, consiste à éviter de heurter les autres et de bien réfléchir avant de parler et d'agir. A moins que cela ne soit pas seulement «Cause toujours…tu m'intéresses», mais aussi «J'y suis, j'y reste».
La phrase, on s'en souvient, est du général français Patrice de Mac Mahon (1808-1893) qui la prononça lorsque le général Niel le prévient, en pleine guerre de Crimée, que les Russes allaient faire sauter le Fort de Malakoff, qu'il venait de prendre, et lui recommanda, donc, de l'évacuer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.