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Tunisie Urbanisme :
Cité Ennasr ou l'effondrement de tous les repères de l'urbanité
Publié dans WMC actualités le 11 - 05 - 2013

Dans l'indifférence la plus totale de ses riverains et surtout de la municipalité, l'avenue Hédi Nouira du quartier «chic» Ennasr connaît un délabrement choquant. Longue de 17 kms -ce qui en fait la plus grande artère urbaine du pays-, cette avenue, bordée des deux côtés de centaines de cafés, restaurants et magasins de luxe, est, aujourd'hui, le moins qu'on puisse dire, une DPNC ou “décharge publique non contrôlée“.
Gros plan sur un site dégradé.
Premier spectacle désolant: les ordures. Celles-ci sont jetées, pêle-mêle, au ras du sol voire sans sachets, devant les devantures des cafés et restaurants -à l'exception des restaurants et cafés détenus par des étrangers-, ce qui en dit long sur la différence des cultures.
Ces ordures (oranges pressées, canettes de soda, arêtes de poissons, os, restes de légumes, déchets de café, emballages divers…) jonchent sur le terre-plein lequel fait à peine un mètre et demi de large, et condamnent ainsi cette voie préférée des piétons, particulièrement parmi les personnes âgées.
Les mauvaises odeurs dégagées par ces ordures et le défilé, de jour comme de nuit, de toutes sortes de fouilleurs, hommes, chats, chiens errants et rats confèrent à ce spectacle une dimension post-apocalyptique digne des films Mad Max de l'Australien George Miller.
Ce qui est surprenant, les centaines de milliers de clients qui fréquentent cette avenue, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qui payent très cher leur consommation (10 dinars en moyenne pour un café et un croisant), ne semblent aucunement dérangés par ces amas d'ordures nauséabondes.
Les patrons de ces cafés, restaurants et magasins de luxe sont très riches au regard de leurs signes extérieurs de vie. Ils roulent, tous, en Mercedes, et leurs femmes en 4x 4. Ces patrons si riches ne semblent pas s'inquiéter de la dégradation du site et des répercussions néfastes, à moyen terme, sur la pérennité de leurs locaux. Parcimonieux comme ils sont, ils n'ont même pas osé cotiser pour louer un engin pour se débarrasser des ordures.
Deuxième signe de dégradation, cette avenue n'est plus conforme aux normes minimales d'une avenue digne de ce nom. Pour preuve, cette avenue n'a plus de trottoirs et de cloîtres. Restaurateurs et cafetiers ont squatté, dans l'impunité la plus totale, pour ne pas dire avec la complicité criarde d'une municipalité irresponsable, préaux d'immeubles, trottoirs et même les emplacements destinés au stationnement des voitures.
Pour les jeunes mamans qui ont investi lourd dans un logement situé dans cette avenue (300 mille dinars l'appartement en moyenne), il leur est désormais quasi impossible de faire promener leurs bébés en poussette ou de lécher les vitrines en toute quiétude ou de siroter un café en toute sérénité.
Conséquence: la résidence sur cette avenue est synonyme de ghettoïsation, c'est-à-dire le cantonnement dans des tâches de survie, c'est-à-dire l'enfermement chez soi.
Troisième signe de déliquescence de cette cité, la mendicité. La grande masse d'argent qui circule dans cette avenue attire une armada de mendiants d'un genre très particulier. Il s'agit de jeunes quémandeurs collants et agressifs (10 à 14 ans) qui ne lâchent prise que lorsqu'ils obtiennent gain de cause. Ils se déplacent en groupe et se solidarisent lorsqu'un des leurs est sermonné.
Mention spéciale pour les jeunes filles mendiantes. Elles sont très belles. Je vous laisse le soin de deviner les risques qu'elles encourent.
Toujours au rayon de la mendicité, des femmes et des adultes sont de la partie. Ces derniers se manifestent particulièrement lors du garage des voitures, à la sortie des immeubles, locaux de commerce (grandes surfaces, boulangeries, cafés, restaurants, pharmacies…). Pour cette catégorie de «gueux» bien habillés qui ont toujours un papier à la main (une attestation d'handicapé, une ordonnance médicale…), tous les moyens sont bons pour arnaquer les passants. A l'entrée des grandes surfaces, des mendiantes osent vous donner, en présence des services de sécurité, une liste des produits que vous devriez acheter pour eux.
Last and not least, l'Avenue Hédi Nouira ne dort jamais. C'est une cité nocturne par excellence. La nuit, cafetiers et restaurateurs ont mis à profit la révolution, pour animer l'avenue, et ce au grand malheur des résidents. Ces tavernes de l'enfer new look sont devenues des sources de nuisance et de pollution sonore. La qualité de musique qu'ils mettent et les karaokés qu'ils organisent empoisonnent la vie des riverains, et surtout de leurs enfants. Il faut ajouter à cela les bagarres et les écarts de langage entre des “p…“ et leurs maquereaux, entre taxistes et leurs clients, entre cafetiers et mauvais payeurs, le tout se passant à une heure tardive de la nuit et en l'absence totale de la police…
C'est pour dire, in fine, que l'avenue Hédi Nouira à Ennassr est, aujourd'hui, synonyme d'une monstruosité urbaine, d'une laideur inouïe où il ne fait pas, hélas, non seulement bon vivre mais où tous les repères de l'urbanité et de la citadinité sereines se sont effondrés.


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