L'un des thèmes majeurs développés par le secteur privé en Tunisie lors du SMSI a été l'off-shoring, via un partenariat, dont le principe est simple : permettre un transfert de Technologies et un développement local. Webmanagercenter a voulu revenir sur cette question, parce que l'enjeu est capital pour les entreprises tunisiennes et donc pour l'économie nationale. Pour s'en convaincre, il suffit de voir l'approche tunisienne qu'a développée par M. Afif Chalbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME. 1/ L'off-shoring côté tunisien Il s'agit d'un point de vue tunisien, d'un transfert des connaissances, pour une relation gagnant/gagnant pour les 2 parties. La partie locale assure l'emploi des ingénieurs, l'acquisition d'une expertise et la création d'un savoir faire local. Pour le donneur d'ordre, c'est la production à un coût compétitif et une qualité meilleure, compte tenu de la disponibilité des ressources humaines, par la formation des ingénieurs (quelque 34.000 inscrits en 2005, soit 10% de la population estudiantine), mais aussi par la pénétration des TIC dans tous les secteurs de l'économie tunisienne, comme le textile, ou l'implantation de la CAO, DAO et de la GPAO, ont permis de se maintenir, et ce malgré une concurrence internationale impitoyable. L'approche tunisienne se résume à ce que l'off-shoring demeure une activité complémentaire et non de substitution. 2/ L'off-shoring côté international Pour la Banque mondiale, représentée par M. Bruno LONVIN, le développement de l'off-shoring nécessite un travail de la part des gouvernements et ce par la réduction de la pauvreté, un environnement d'affaires propice, une stabilité politique, une infrastructure fiable et compétitive, mais surtout un marché local qui permet de créer une expertise locale dans le domaine, dans un premier temps. L'ouverture du marché tunisien dans les TIC et la mise en place de grands projets et de gros budgets permettront sans aucun doute de développer l'off-shoring, avec à la clé plusieurs créations d'emplois. M. LONVIN cite pour le cas de la Tunisie les projets de e-gouvernement financés par la BIRD (Banque internationale de reconstruction et du développement) qui vont induire indirectement une activité de l'off-shoring. En effet, la croissance soutenue de la Tunisie, le développement de cyber-administration et de l'e-gouvernement, font que cette expérience tunisienne intéresse plusieurs pays. M. John GAGE, vice-président chief researcher de SUN Microsystems, va plus loin et insiste sur le fait que l'off-shoring, dans le domaine des TIC, n'est plus motivé par une approche de coût réduit ou de proximité, mais plutôt par la formation, l'éducation et l'identification des compétences. En d'autres termes, la Tunisie n'a aucune chance de concurrencer l'Inde ou la Malaisie, du point de vue coût, mais doit identifier de nouveaux créneaux basés sur une approche métier, sur une maîtrise multi-langues, sur la mise en place dans les pôles technologiques de centres d'expertises, sur l'adoption des grands stands technologiques, tels que Java, Linux, Cisco, Microsoft, Oracle, etc. M. John GAGE ajoute en disant que la Tunisie doit faire un effort pour promouvoir sa destination comme site technologique, ce qui n'est pas le cas actuellement, puisque le développement de la Tunisie est beaucoup pus liée au tourisme, au textile, aux dattes, à l'huile d'olive ou aux agrumes. Et de conclure, sur l'importance du réseautage dans le développement de l'off-shoring, avec des grandes multinationales, la BIRD, InfoDev, des syndicats des SSII en Europe et en Amérique du Nord. «Car les projets, on les donne à ses amis, à ceux qu'on connaît». (Pour plus de détails sur l'off-shoring, voir l'article de WMC publié lors du SMSI)